31 Mai 2008 & 31 Mai 2009 : Le «passif humanitaire» rappelé au président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi & l’ultime suspense dans la négociation «entre pôles mauritaniens» à Dakar

1 June, 2017 - 03:22

Le 31 Mai 2008, alors que se noue la crise politique par un commencement parlementaire semblant ne pas mettre en cause ni le pouvoir dévolu par l’élection présidentielle à Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, ni la démocratie recouvrée par le renversement du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, le Forum des organisations nationales des droits de l’homme (F.O.N.A.D. regroupant 21 O.N.G.) lance « un appel pressant » [i]. En conférence de presse, son président Mamadou Sarr apostrophe le président de la République. Il lui rappelle ses engagements : son discours à la Nation, prononcé le 29 Juin 2007, sans doute l’un des plus beaux et vastes de toute l’histoire contemporaine de la Mauritanie [ii], est encore incomplètement réalisé. Il caractérisait les trois plaies mauritaniennes toujours sanglantes, deux seulement ont commencé d’être traités depuis qu’a été rétabli la démocratie. L’esclavage et la persistance de ses pratiques sont désormais incriminés par la loi du 30 Septembre 2007 [iii]. Tenues à Nouakchott du 21 au 23 Novembre suivant et sous la présidence du chef de l’Etat [iv], les journées de concertation, consacrées à la question des déportés et réfugiés à raison des violences interethniques entre 1989 et 1991 [v] (Le Calame 8 & 22 Avril 2008), ont constaté un consensus sur l’ampleur du drame, la persistance de ses séquelles : au moins 24.000 personnes déplacées et ruinées. Avec de multiples concours nationaux, internationaux et en étroite collaboration avec le Sénégal et avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les retours ont commencé à partir de Janvier 2008 : plus de 4.000 à la fin du printemps. Mais la question dite du « passif humanitaire… n’a connu aucun début de solution ». L’absence de progrès sur cette question représente « une situation pleine de risques pour l’unité nationale ». Le Forum réclame donc la mise sur pied d’une « commission nationale indépendante chargée de résoudre le passif humanitaire, conformément  aux standards internationaux ».

 

     De quoi s’agit-il ? c’est l’héritage des horribles « années de braise », des massacres de militaires d’une des ethnies composant le peuple mauritanien, c’est par extension l’ensemble des exactions commises pendant que s’exerçait le pouvoir du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, putschiste de la première heure, celle du coup renversant le 10 Juillet 1978 le Père-fondateur, Moktar Ould Daddah, et son régime. Mais, très précisément, ce sont les multiples violations de l’Etat de droit, et même de tous droits à la vie et à la dignité dont donna le signal une annonce mensongère, le soir du 28 Octobre 1987. Une tentative de coup militaire par des originaires de la Vallée du Fleuve (Le Calame 31 Octobre 2007) aurait dû avoir lieu le 25 [vi]. Elle est spectaculairement sanctionnée, le 29, par l’arrestation d’un de leurs officiers les plus éminents, le colonel Anne Amadou Babali, ancien ministre de l’Intérieur, directeur de la Société mauritanienne d’assurances, tandis que commence une sévère épuration de l’armée. Un procès [vii] a lieu très vite, auquel sont données des apparences de forme semblables à celles du procès des baasistes, deux mois plus tôt, mais caractérise une ambiance de suspicion raciste, sans doute née – inopinément pour le régime d’exception qui sévit en Mauritanie depuis près de dix ans – de la circulation, à partir d’Avril 1986, d’un Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé de 37 pages, dont l’Agence France Presse à Dakar reçoit d’un exemplaire. L’homme fort annule alors sa participation au sommet franco-africain, qui doit se tenir du 10 au 12 Décembre, en France, à Antibes, mais pour le troisième anniversaire de son propre putsch, son discours-bilan (croissance de 4%, rééchelonnement de la dette), ne fait aucune allusion à ces dramatiques événements. Pourtant dans le même temps, l’élite culturelle dite « négro-africaine » [viii] est mise en accusation et nombre de ses membres emprisonnés à Oualata. Dans un fort insalubre, arrangé en prison, et où sera enfermé pendant plus d’un an le président Moktar Ould Daddah, se succèdent des morts suspectes, à partir du 26 Septembre 1988 (Le Calame 23 Septembre 2008). Le 28 Novembre 1990, en sinistre célébration d’un anniversaire sacré, 33 militaires toucouleurs sont pendus à la prison d’Inal (près de Nouadhibou) (Le Calame 28 Novembre 2007) et le 28 Février 1991 s’opère un tri cynique et cruel entre autres militaires détenus (Le Calame 26 Février 2008.)

 

Le 25 Décembre 1995, s’est créée à Paris une Association d'aides aux veuves et aux orphelins de Mauritanie (A.V.O.M.M.). « Ces rescapés des geôles de Ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie. » Plusieurs centaines d’assassinats au nom d’une soi-disant raison d’Etat. Des listes commencent à être publiées : un rapport de mission effectuée du 2 au 15 Décembre 1992 de l’association de défense des droits de l’homme : « Agir ensemble pour les droits de l’homme » [ix] en appelle au gouvernement du moment mais à la France et au Comité des Nations Unies contre la torture. Ces listes, mises à jour au 24 Novembre 2016 [x] donnent les grades, matricules, lieux de disparition, situation de famille et nombre d'enfants de ces malheureux : nominativement deux cent « disparus » et cent quatre vingt-sept décédés, plus deux cent cinquante non « numérotés ». Elles ne sont sûrement pas exhaustives.

 

C’est donc cette troisième plaie que s’est engagé à soigner Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi alors que ses jours au palais présidentiel sont désormais comptés.

 

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Le 31 Mai 2009, Ahmed Ould Daddah, « dirigeant du principal parti d’opposition mauritanien » selon tous les observateurs, réplique à Mohamed Ould Abdel Aziz [xi]. Le chef des putschistes du 6 Août 2008, démissionnaire de l’armée et de la présidence du Haut Conseil d’Etat pour se présenter à une élection présidentielle anticipée, prévue par lui pour se tenir le 6 Juin, avait affirmé la veille, en campagne à Atar, qu’il n’existait aucun accord concluant les pourparlers commencés à Dakar le 26, et que la date du scrutin restait celle prévue et que c’était « un groupe de malfaiteurs » qui propageait « ces rumeurs et mensonges parce qu’ils sont conscients de leur échec inéluctable aux élections ».  Or, «  cet accord a existé, ses témoins sont nombreux et crédibles, dont des représentants de la communauté internationale et le président Abdoulaye Wade (de la République du Sénégal) à qui il a été exposé par les trois pôles » [xii]. Président en exercice du Front national pour la défense de la démocratie (F.N.D.D.), institué dès l’après-midi du coup militaire, Jemil Ould Mansour renchérit : les négociations sont « entrées dans la phase de la discussion des questions de détail… Personne n’a le droit de tuer l’espoir ». Le premier tour serait reporté au 21 Juillet et l’éventuel second au 4 Août. « Il y a quarante-huit heures, assure le président du Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D.), un accord non écrit a été convenu avec le camp de Ould Abdel Aziz, mais nous constatons depuis une volonté dans ce camp de reculer sur des points-clefs ». Ministre sénégalais des Affaires Etrangères, Tidiane Gadio venait d’affirmer : « un échec des négociations reste complètement exclu ».

 

Ces déclarations en sens contraire de Nouakchott à Dakar et retour sont parallèles au simulacre d’une campagne ouverte le 21 Mai par trois candidats de paille [xiii] ayant en commun d’avoir approuvé le putsch du 6 Août 2008, tandis que le général Mohamed Ould Abdel Aziz se donne la pose du conciliateur, en retardant la sienne de vingt-quatre heures. Mais toute manifestation, qui ne serait pas celle de candidats à l’élection du 6 Juin, est interdite [xiv]. Le ministère de l’Intérieur fait face à un projet de marche de l’opposition et rappelle donc le « caractère sacré des libertés publiques » et affiche « sa volonté de les consolider et de les renforcer »

 

Quel est alors le point des négociations ? depuis leur ouverture le 28 Mai…   (Le Calame 25 Mai 2010).  Le principal est le report du scrutin, mais de quelques semaines seulement, au motif que la communauté internationale ne saurait le reconnaître si les opposants n’y concourent pas. On dispose, sans l’avoir encore consulté, du consentement de l’élu du 25 Mars 2007 à démissionner. Enfin, un gouvernement d’union nationale serait formé. Ces négociations se déroulent sous trois égides, sans compter l’hôte et voisin : le Sénégal [xv]. L’ambassadeur de France à Dakar, alors Jean-Christophe Rufin [xvi], le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine : Ramtane Lamamra et enfin le représentant spécial des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit. Dès le début, les conversations avaient buté sur « la question des détenus politiques » [xvii] et « sur les questions de la suspension de l’agenda unilatéral et de la campagne électorale, la partie qui représente le général Aziz continue de s’entêter malheureusement » [xviii] . Pour finir, et sous la pression du « groupe de contact », la date du scrutin devient le 18 Juillet, le dosage du gouvernement d’union nationale dans lequel Ahmed Ould Daddah souhaitait que le putschiste ne compte qu’un tiers de partisans, devient paritaire entre opposants et soutiens, et le futur Premier ministre, quoique sa nomination soit signée par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, serait au choix de son tombeur. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz proclame le 1er Juin qu’ « il y a la possibilité d’ouvrir à la candidature de quelques malfaiteurs : il faudra alors les combattre par la démocratie ». Le président des démocrates abdique, n’obtenant qu’un temps d’antenne pour un discours – bilan et testament – magnifique, mais pas la dissolution du fameux BASEP [xix], ni de la junte en tant que telle qui se camoufle en une institution constitutionnelle, prévue mais non pourvue jusqu’alors  (Le Calame 8 & 22 Juin 2010.)

 

Initialement, le Front national pour la défense de la démocratie s’était constitué pour le retour au pouvoir, inconditionné, du président renversé par son chef d’état-major particulier, commandant surtout une garde prétorienne devenue personnelle. De son côté, Ahmed Ould Daddah, chef de file de l’opposition démocratique, selon une législation consensuelle, intervenue avant l’élection présidentielle de 2007, avait cru, qu’à l’instar de la junte du 3 Août 2005, celle du 6 Août 2008, organiserait une nouvelle transition et des élections anticipées excluant toute candidature des militaires. Nonobstant l’élection du 25 Mars 2007 pour un mandat loin d’être expiré, les voici chacun acceptant de concourir avec le putschiste, chacun convaincu de gagner le nouveau mandat... Très à l’aise, les démocrates prévoient publiquement leurs désistements mutuels pour le second tour. Or, il n’y en aura qu’un. Ainsi, va se légaliser le 18 Juillet 2009 le putsch du 6 Août 2008. La Mauritanie en est toujours là, dans la perspective d’un énième referendum constitutionnel. Cautionnant explicitement l’opposition démocratique d’aujourd’hui, le F.N.D.U, l’ancien président en dénonce l’objet anticonstitutionnel, précisément au dixième anniversaire de sa propre élection [xx].

 

 

  Ould Kaïge

 

 

 

 

 

[i] - Agence France Presse, Nouakchott – 31 Mai 2008 à 22 heures 56

 

[ii] - discours à la nation, radiotélévisé le 29 Juin 2007

Chers compatriotes,
La consolidation de l'unité nationale et le raffermissement de la cohésion sociale ont été placés au premier rang des priorités du programme électoral que j'ai eu l'honneur de proposer aux suffrages de mes compatriotes lors du dernier scrutin présidentiel. Une primauté que j'ai confirmée dans la lettre de mission du Premier ministre.

Chers compatriotes,
L'unité nationale et la cohésion sociale requièrent l'instauration de la concorde entre toutes les composantes de notre peuple sur la base du respect des principes d'égalité, de justice et de dignité. Notre devoir est de faire de sorte que tous les mauritaniens puissent éprouver la légitime fierté d'appartenir à une grande nation. Qu'ils sentent que la République les protège et les traite sur un même pied d'égalité, tous sans exclusive.

Tout au long d'une riche histoire, marquée notamment par l'édification de vastes empires dont le rayonnement dépassa largement les frontières de notre pays,  nos communautés ont toujours su vivre ensemble dans une fraternelle harmonie. Notre histoire récente a été cependant jalonnée de péripéties difficiles et parfois douloureuses.

Au cours des années 80, notre pays a été le théâtre d'atteintes massives aux droits de l'homme qui devaient culminer en 1989-90-91. Des citoyens mauritaniens à l'intérieur et à l'extérieur du pays ainsi que des résidents établis en Mauritanie ont été victimes d'exactions graves et injustifiées. Des populations mauritaniennes paisibles se sont vues contraintes à quitter leur pays. Des atteintes cruelles à la dignité, des abus et dénis de droit d'une grande ampleur ont été commis.

Chers compatriotes,
Je voudrais ici, au nom de la République, exprimer ma compassion à l'égard de toutes les victimes de ces années sombres. Je voudrais dire à chaque veuve, à chaque orphelin, à chaque réfugié, à chaque opprimé blessé dans sa dignité, que je partage l'intimité de leurs souffrances.

Assumer cette part d'ombre dans notre passé requière de faire preuve de tolérance et d'ouvrir dans notre histoire une nouvelle page où plus jamais ce genre de pratiques absurdes et d'un autre âge ne pourra se reproduire.  C'est également pour cela que la recherche des voies et moyens appropriés pour le retour dans la dignité des concitoyens réfugiés, le règlement du passif humanitaire et l'éradication des séquelles de l'esclavage continuent de mobiliser nos efforts et notre réflexion.

Il nous faut d'abord rétablir la confiance propice à une véritable réconciliation des esprits et des cœurs. A cet effet, l'Etat assumera entièrement sa responsabilité pour assurer le retour dans la dignité de tous les citoyens actuellement réfugiés à l'extérieur du pays. Il se tiendra à côté de toutes les victimes et de leur ayant droit pour réparer équitablement les injustices subies et permettre à tous de participer dans la dignité et l'égalité à la construction de notre avenir commun.

Tous les mauritaniens réfugiés pourront retourner au pays et bénéficieront d'un programme de réinsertion dans leurs terroirs d'origine avec l'appui du HCR, de l'Etat mauritanien, de l'effort de solidarité nationale et le concours de nos partenaires au développement. Des mesures seront mises en place pour s'assurer que tous les mauritaniens concernés pourront bénéficier de ce programme de retour organisé.

Toutes les mesures seront prises pour faciliter le retour de nos compatriotes dans leur pays. J'en appelle à l'ensemble des mauritaniens pour qu'ils se mobilisent afin de réserver à nos concitoyens de retour le meilleur des accueils possibles, dans la tolérance, la fraternité et la solidarité.

Ce faisant, notre pays montrera sa grandeur et sa capacité à résoudre ses problèmes sur la base de ses propres valeurs.  Nous sortirons ainsi renforcés de cette épreuve et nous serons armés pour affronter les autres défis de la construction de l'Etat de droit.

Chers compatriotes,
Le combat pour l'égale dignité des citoyens dans un Etat de droit est aussi un combat contre l'esclavage dans toutes ses formes, traditionnelle et moderne. Pas plus tard qu'hier, le gouvernement a approuvé un projet de loi portant incrimination et répression de cette pratique abominable.  Parallèlement aux efforts visant l'élimination des séquelles de l'esclavage, une grande vigilance sera observée pour réprimer les formes contemporaines de ce phénomène comme l'exploitation des mineurs, le trafic des personnes et toutes les autres formes d'exploitation de l'homme par l'homme.

Chers compatriotes,
Notre objectif est en somme d'instaurer un Etat égalitaire, où la dignité et les droits des citoyens et de tous les hommes sont pleinement respectés. Tenir la promesse d'égalité, c'est réussir l'égalité des droits et des chances, et faire en sorte que nos diversités soient vécues non pas comme un facteur d'exclusion mais bien comme un facteur d'enrichissement et que tous se reconnaissent dans les valeurs d'honneur, de fraternité, de justice, qui sont celles de notre république islamique.

Au-delà de l'horizon national, ce choix garantira à notre pays une place éminente dans le concert des nations, place par laquelle il pourra affirmer sa personnalité et son identité propres, ancrées dans son environnement arabo-africain et dans ses valeurs islamiques".

 

[iii] - loi n° 2007-048 du 3 Septembre 2007

JO RIM n° 1154 p. 1262 à 1264

Loi n° 2007-048 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.

L’Assemblée Nationale et le Sénat ont délibéré et adopté ;

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

CHAPITRE PREMIER

Dispositions générales

Article premier – Fort des valeurs de l’Islam et de leurs objectifs destinés à libérer l’homme et lui garantir sa dignité, et conformément aux principes constitutionnels prescrits dans la Constitution et aux conventions internationales y afférentes, et, en vue d’incarner la liberté de l’homme de sa naissance à sa mort, la présente loi a pour objet de définir, incriminer et réprimer les pratiques esclavagistes.

Article 2 – L’esclavage est l’exercice des pouvoirs de propriété ou certains d’entre eux sur une ou plusieurs personnes.

L’esclave est la personne, homme ou femme, mineur ou majeur, sur laquelle s’exercent les pouvoirs définis à l’alinéa précédent.

Article 3 – Est interdite toute discrimination, sous quelque forme que ce soit, à l’encontre prétendue esclave.

CHAPITRE DEUXIEME

Du crime et des délits d’esclavage

Section première : Du crime d’esclavage

Article 4 – Quiconque réduit autrui en esclavage ou incite à aliéner sa liberté ou sa dignité ou celle d’une personne à sa charge ou sous sa tutelle, pour être réduite en esclave, est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq ans à dix ans et d’une amende de cinq cent mille ouguiyas (500.000 UM) à un million d’ouguiyas (1.000.000 UM).

Les dispositions de l’article 54 de l’ordonnance n° 2005-015 en date du 5 décembre 2005 portant protection pénale de l’enfant, sont applicables à quiconque enlève un enfant en vue de l’exploiter comme esclave.

La tentative du crime d’esclavage est punie de la moitié de la peine de la peine applicable à l’infraction commise.

 

[iv] - Je me suis engagé - et je prie Allah de m’aider à tenir cet engagement - à organiser le retour à leur pays, dans la dignité, des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali, ainsi qu’à régler le dossier du passif humanitaire de manière à renforcer la cohésion sociale et à consolider l’unité nationale dans l’égalité et la justice, conformément aux préceptes de notre religion et aux valeurs de notre peuple.

Dans le but de réaliser cette promesse, nous nous sommes attelés, dès la formation du gouvernement, à désigner un comité interministériel, lequel a lancé, tout au long des mois écoulés, un vaste processus de concertation, ayant englobé les deux chambres du Parlement, ainsi que l’ensemble de nos forces politiques et sociétales.

Cet effort de concertation s’est ensuite étendu à nos citoyens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, mais aussi aux populations directement intéressées. Le processus a également concerné les deux pays voisins, le Sénégal et le Mali, ainsi que le Haut Commissariat aux Réfugiés.

Ces concertations ont permis de créer un climat adéquat, marqué par le consensus des mauritaniens, toutes appartenances politiques et sociales confondues, autour du choix que nous avons adopté ; c’est-à-dire celui de l’union, du rétablissement du droit et de la consolidation de l’unité nationale.

Elles ont permis aussi de s’entendre avec nos partenaires sur le cadre préliminaire du retour des réfugiés ; entente que nous avons consacrée, le 12 novembre courant, par la signature d’une convention avec le Sénégal et le HCR.

Je voudrais, à ce niveau, adresser mes sincères remerciements au Sénégal, au Mali, au HCR et à tous les partenaires qui nous ont appuyés dans cette entreprise, ou ont déclaré leur intention de le faire.

Nous voulons, à travers ces journées de concertation, renforcer le consensus réalisé et définir un ensemble de mesures indispensables pour organiser les opérations de retour des réfugiés et de clôture du dossier du passif humanitaire. Nous misons beaucoup sur le sens patriotique de tous les mauritaniens, ainsi que sur le soutien de nos frères et de nos amis et leur collaboration à l’action que nous entreprenons pour le retour digne à leur terroir et la réinsertion des réfugiés et de leurs proches dans la vie active et productive.

La solution de ce problème hérité du passé ne se réduit pas tout simplement à ouvrir la voie du retour, mais va, bien au-delà, vers la garantie d’une vie digne. A ce sujet, l’opération retour au pays sera consolidée par l’élaboration d’un programme national d’aménagement des terres, d’appui à l’agriculture et à l’élevage, de création d’opportunités d’emploi et d’activités génératrices de revenu, de mise en place d’infrastructures de base, en particulier hydrauliques, éducatives et sanitaires.

 

[v] - à partir du très grave incident survenu sur le Fleuve à Diawara le 9 Avril 1989, des pogroms sont organisés au Sénégal contre les commerçants maures, à quoi répondent des massacres à Nouakchott et à Nouadhibou principalement les 24 et 25 Avril 1989

 

[vi] - * jeudi 22 Octobre 1987 - date prévue pour le putsch attribué à des officiers de la seule ethnie Toucouleur et qui, en cas de succès, auraient proclamé une République du Walo ; « en désaccord sur la finalité de leur action, qu’ils auraient décidé de préciser après la prise du pouvoir », les conjurés sont arrêtés « en flagrant délit » : « ils auraient minimisé les risques d’échec de leur tentative par les postes de confiance qu’ils occupaient au sein de l’armée » . . .

* 29 Octobre 1987 - l’A.F.P. à Dakar commente l’annonce du complot avec guillemets par Djibril Ould Abdallah, ministre de l’Intérieur : « il n’a précisé ni le nombre, ni l’appartenance ethnique des personnes arrêtées. Il n’a indiqué aucun détail sur les intentions des instigateurs du complot, à l’exception du fait qu’ils voulaient renverser le régime ». Les F.L.A.M. assurent que 200 militaires noirs ont été arrêtés dont trois capitaines et cinq lieutenants d’ethnies soninké et toucouleur, et qu’une dizaine de Maures ont été également appréhendés

*  31 Octobre 1987

bouclage par l’armée mauritanienne de la frontière avec le Sénégal . Un « cordon sanitaire » avait déjà établi côté sénégalais en raison d’une épidémie de fièvre jaune en Mauritanie

 

[vii] - * le 3 Décembre 1987, présidée par le colonel Cheikh Ould Boïde, la Cour spéciale de justice rend son verdict contre les 51 conjurés et condamne 1° à mort les lieutenants Amadou Sarr et Saïdou Sy, officiers d’état-major, et Seydi Ba, commandant la base navale de Nouakchott, 2° aux travaux forcés à perpétuité 18 personnes dont le commandant Bocar Sy, adjoint du chef du cabinet militaire de Taya, Ali Moktar N’Gaidé, commandant l’escadron de la garde présidentielle, Abderrahmane Dia officier de permanence à l’état-major, Djibril Diop ancien directeur de la sûreté, Amadou Alassane Ba, contrôleur du Trésor, 3° à vingt ans : 11 ; 3 à dix ans ; 3 à cinq ans. Cependant sont prononcées sept libérations et un acquittement : colonel Anne Amadou Babali (collègue de Boïde au gouvernement puis nommé à la tête de la Société mauritanienne d’assurances) pressenti pour être le chef de l’Etat et consulté à plusieurs reprises ; le procureur avait requis les travaux forcés à perpétuité. Le président de la Ligue mauritanienne des droits de l’homme assure que le déroulement, quoique à huis clos, mais en présence d’avocats et de représentants de la Ligue, a été « dans le respect des procédures et dans des conditions satisfaisantes » ; les conjurés ont tous reconnus n’avoir jamais été torturés (AFP 3 Décembre). Mais le  4 Décembre, les F.L.A.M. démentent formellement que les conjurés aient envisagé de créer un Etat noir sous le nom de « république du Waalo » et elles dénoncent l’absence de représentants de la Ligue internationale des droits de l’homme et la tenue du procès « en présence de Maures animateurs d’un mouvement politique panarabe, notoirement raciste, regroupés au sein d’une prétendue Ligue mauritanienne des droits de l’homme »

* le 6 Décembre 1987, les trois condamnés à mort pour tentative de putsch de l’ethnie Toucouleur sont passés par les armes

 

[viii] - ces expressions : « négro-africain », « négro-mauritanien » ne se sont jamais trouvés dans la bouche ni sous la plume de Moktar Ould Daddah

 

[ix] - « Le rapport sera rédigé par deux professeurs de l’Université de Nouakchott, sous la direction de M. Cheikh Saad Bouh Kamara, professeur de sociologie dans cette même université et expert international auprès des Nations Unies, spécialisé dans la lutte pour l’élimination des formes contemporaines de l’esclavage.

Il comportera trois parties: rappel historique du contexte social cherchant à établir les causes du malaise actuel, violation des droits de l’homme (à travers les témoignages de victimes et les analyses de la presse indépendante), et situation actuelle (impunité en Mauritanie). Les conclusions établiront des perspectives d’action et de lutte contre la violation des droits de l’homme et contre l’impunité.
Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme apportera son soutien financier à ce travail par une subvention de 15000Fr et en facilitera la diffusion. En outre, nous avons décidé d’inviter en France une délégation représentative de ces trois collectifs: des veuves et un soldat rescapé du massacre.
Enfin, le coup de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, nous avons transmis, le 7 janvier 1993, le dossier au Président du Comité des Nations Unies contre la Torture, le professeur Voyame, afin qu’il prenne les mesures que commande la situation. »  
 

[x] - source : faas - rapport AGIR ENSEMBLE - Jeudi 24 Novembre 2016 - 15:08 . Agir Ensemble

 

[xi] - Agence France Presse, Nouakchott – 31 Mai 2009 à 23 heures 06

 

[xii] - le général putschiste est représenté par Sidi Ahmed Ould Raïs, le Rassemblement des forces démocratiques par Yedali Ould Cheikh et le Front national pour la défense de la démocratie par Mohamed Ould Moloud

 

[xiii] - Mamadou Moktar Sarr, président du F.O.N.A.D. et chef de l’Alliance pour la justice et la démocratie, qui avait déjà recueilli 8%  des voix au premier tour de l’élection de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi – Kane Hamidou Baba, dissident du Rassemblement des Forces démocratiques présidé par Ahmed Ould Daddah et que ses partisans surnomment l’Obama de la Mauritanie – Sghaïr Ould M’Bareck, avocat, alors médiateur de la Républiqiue et ancien Premier ministre de Maaouya Ould Sid’ Ahmed Taya

 

[xiv] - Agence France Presse, Nouakchott – 21 Mai 2009 à 17 heures 11

 

[xv] - Agence France Presse, Dakar – 29 Mai 2009 à 08 heures 36

 

[xvi] - né le 23 Juin 1952, neurologue éminent (hôpital Rothschild, Salpêtrière, Saint-Antoine à Paris) exerçant de 1975 à 1993, un des fondateurs de Médecins sans frontières, admirateur de Bernard Kouchner, conseiller d’un autre médecin de la même mouvance, Claude Malhuret (1986-1988), il est également en politique, au cabinet de François Léotard, ministre de la Défense (1993-1995), et enfin en diplomatie, attaché culturel au Brésil. Il conduit la mission humanitaire en Bosnie-Herzégovine, et dans un rapport portant son nom, publié en 2004, il établit que l’antisémitisme ne doit pas être fondu dans le racisme ou dans la xénophobie.

Selon wikipédia - à jour au 23 Mai 2017 - Le 3 août 2007, il est nommé ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie sur la proposition du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner11. Il s'inscrit ainsi dans la tradition des écrivains-diplomates selon les journalistes de La Tribune12.

 

 

[xvii] - Yahya Ould Ahmed Waghef, Premier ministre nommé par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est emprisonné, avec trois autres personnalités accusées de malversations quand ils étaient à la tète d’Air Mauritanie

 

[xviii] - Agence France Presse, Dakar – 28 Mai 2009 à 01 heures 23

 

[xix] - le BASEP, fondé et formé à l’irakienne en 1987, par un jeune officier mécaniser : Mohamed Ould Abdel Aziz, sur la demande du colonel Maaouyia Ould Sid’ Ahmed Taya, en début de « règne »

 

[xx] - Depuis ma démission, en Juin 2009, près d’un an après le coup d’état qui m’a mis dans l’impossibilité d’exercer mes fonctions constitutionnelles,
j’ai tenu à me limiter à suivre l’évolution de la situation du pays, en m’abstenant de faire toute déclaration publique, et en souhaitant plein succès à tous les protagonistes du spectre politique national dans leur action au service du pays.
J’avais alors décidé, de manière consciente, de garder le silence tant que le pays n’est pas l’objet de dangers qui menacent la paix sociale ou compromettent l’avenir de la patrie.

(….)

Dans le cas où le Chef de l’Etat persiste dans la violation de la constitution, j’estime qu’il est du devoir de tous les patriotes, attachés aux valeurs démocratiques et soucieux de l’avenir de leur pays, quelle que soit leur position sur l’échiquier politique – et j’en fais partie –, de déployer tout ce qui est en leur pouvoir pour résister à ce coup d’état constitutionnel et le faire échouer.