« La jeunesse est le présent de l’Afrique et non le futur », selon Lam.

1 June, 2017 - 03:08

Ibrahima Théo Lam déplore que « l’élan de la jeunesse africaine  et son esprit  de créativité entrepreneurial soient freinés ».  Chef d’entreprise depuis plus de dix ans, Lam enseigne en France et en Afrique francophone. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes en Afrique et sur le développement personnel. Il  anime régulièrement des conférences et des ateliers thématiques, pour favoriser le développement de l’employabilité des jeunes et l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes en Afrique. Le sénégalais, auteur des « Lettres à la jeunesse africaine », balaie, d’un revers de main, les déclarations à l’emporte-pièce de certains gouvernants estimant que la jeunesse est l’avenir du continent. «C’est une façon d’écarter encore les jeunes qui ne bénéficient d’aucun accompagnement, dans bien des pays, et ne sont guère consultés, dans l’élaboration des politiques de développement la concernant. En Afrique, on resserre de plus en plus l’esprit créatif de la jeunesse qui doit avoir droit à la parole ».

    A Nouakchott, c’est durant deux heures d’horloge que Lam a échangé avec des jeunes étudiants sur la thématique « Le choix de l’orientation professionnelle » , insistant sur l’entrepreneuriat des jeunes en Afrique et sur les opportunités qui s’offrent à eux, dans l’environnement du continent. Les organisateurs ont dû changer de site, suite au refus de l’université de Nouakchott d’abriter ladite conférence. Ils se sont rabattus sur l’Espace Diadié Camara. Lam y aura animé toute une série de conférences, du 23 au 25 Mai. « Un projet se conçoit au fil du temps. Si l’on doit concevoir, on doit le faire pour nous-mêmes », y a-t-il rappelé.

Il s’est dit outré par certaines déclarations de chefs d’Etat et de responsables gouvernementaux, évoquant l’inadéquation de la formation à l’emploi, sans pour autant étayer leurs propos par un argumentaire convaincant. Il exhorte les jeunes à d’abord maîtriser leur environnement, avant d’exercer leur talent, en concrétisant un projet pragmatique dans le domaine entrepreneurial.  Lam leur a vanté les mérites du groupe marocain Ecole Supérieure de Mangement, de Télécommunications et d’Informatique-Sup MTI, « sérieux dans le travail », assurant 90 % de taux d’insertion,  un transfert de compétences et  un haut de degré de  qualité d’enseignement. Le  groupe a été récemment primé du Prix  africain de l’employabilité.

Lam ambitionne de « servir les jeunes, « force productrice » par excellence, de les pousser à entreprendre et à réfléchir, de manière à « faire bouger l’Afrique ». Il les incite à « contribuer à faire, de leur vie, une réussite ». Invité spécial, Le docteur Abdel Aziz Kriou, PDG du groupe Sup MTI, a exposé les ambitions de ces établissements pour la Mauritanie et le reste du continent. Il s’est dit convaincu que le développement de l’Afrique passe par ses propres fils et filles et qu’elle dispose de ses propres ressources pour se développer. Kriou projette de détecter des talents rares, en Mauritanie et ailleurs, en allégeant les procédures d’inscription et de scolarité. « C’est une action sociale que nous entreprenons », indiquent les responsables du groupe.