Caritas-Mauritanie : développement intégré à Dar Naïm

16 February, 2017 - 01:01

« Le projet urbain, initié, par Caritas, dans la commune de Dar Naïm, aura été un catalyseur de la dimension humaine », a affirmé Tandia Yacouba, chef dudit projet, lors d’un atelier de restitution finale du projet de soutien au développement économique et social d’une partie de la CUN, jeudi 9 Février, à Nouakchott.

Tandia espère que la commune et les principaux bénéficiaires vont prendre le relais, renforcer et pérenniser l’action, favorisant l’émergence d’un Dar Naïm durable. Tandia cite trois perspectives prometteuses : l’autonomisation des différentes couches de population ; les changements de comportements ; l’apparition d’une société civile forte. « C’est ensemble que les bénéficiaires pourront relever les défis », a-t-il souligné, « Ils vont s’y atteler, j’en suis convaincu. »

Quant au directeur de Caritas-Mauritanie, Benoît Boulangé, il a indiqué que les principes de la dignité humaine et d’implication des principaux bénéficiaires ont été mis en avant, tout au long du projet. L’insertion des jeunes, dans la vie sociale, et leur mobilisation, dans le développement de leurs quartiers, en sont les fruits les plus visibles. Selon lui, les autres franges de population ont également pu appréhender les orientations des interventions.

Mohamed Vall ould Abdel Wedoud, maire de Dar Naïm, a exprimé sa satisfaction et souhaité l’accompagnement continué d’une commune « confrontée à de gros défis sociaux et économiques ». Les responsables des coopératives « Pellitaal » et « Touche pas à ma sœur » » n’ont pas été en reste, magnifiant les réalisations effectuées qui ont permis des changements notoires. Présents, les maires d’El Mina et Riyad ont exprimé les attentes de leurs administrés et sollicité l’intervention de Caritas dans leur commune respective, évoquant les similitudes avec celle de Dar Naïm.

Le projet de soutien au développement économique et social prend fin le 28 Février prochain. Inauguré le 1er Septembre 2013, il visait à améliorer les conditions de vie des populations de Dar Naïm ; insérer les plus vulnérables dans le tissu socio-économique ; et engager, activement, les organisations de la Société civile et les institutions mauritaniennes dans le développement communautaire. Un gros challenge, dans un contexte difficile, marqué par un taux de chômage élevé, particulièrement chez les jeunes, par l’insuffisance des structures de base et l’inégalité de leur répartition territoriale.

 

Précarité des conditions de vie

Ciblant dix mille deux cents personnes, ordinairement vulnérables, le projet a permis d’apporter des réponses aux difficultés rencontrées par les jeunes et les femmes, à Dar Naïm, en complétant les interventions sectorielles de Caritas-Mauritanie et en provoquant des synergies. Il fallait trouver les moyens de pérenniser et légitimer l’action, par l’appropriation locale. La stratégie a permis d’appuyer le développement des capacités des structures locales de base (coopératives, associations, clubs de jeunes, etc.) et d’intégrer les besoins de la commune.

Grâce, notamment, à des activités de sensibilisation et d’échanges d’expériences, un nombre conséquent de femmes-chefs de ménage et de jeunes déscolarisés ont ainsi pu connaître leurs droits et devoirs et modifier leurs comportements. Dans le domaine de l’insertion professionnelle de ces jeunes, on a insisté sur des formations en développement personnel, accompagnement individualisé et renforcement des capacités. Beaucoup sont, « maintenant, dans une dynamique de projet professionnel », confiant en eux-mêmes ; avec, pour certains, l’affirmation d’un leadership citoyen responsable.

Dans le domaine de l’appui aux organisations de la Société civile, plusieurs d’entre elles ont renforcé leurs capacités et peuvent, désormais, participer activement au développement de la commune. Une dynamique de changement et de mise en réseau est enclenchée. Elle se manifeste par une réelle effervescence sociale : les coopératives diversifient leurs activités ou en développent de nouvelles, des OSC mettent en œuvre des programmes qui répondent à des besoins concrets de la commune. Avec le retrait progressif de Caritas-Mauritanie, tous ces acteurs sont appelés à prendre le relais et porter elles-mêmes leurs activités, en concertation avec les autorités locales : c’est cela, le développement intégré.

 

Thiam Mamadou