Sensibilisation des jeunes de Nouakchott aux dangers de la migration irrégulière, du terrorisme et de l’extrémisme

9 February, 2017 - 00:07

Quarante-cinq jeunes leaders, au moins, d'El Mina, Sebkha et Riyad vont bénéficier, du 4 au 15 Février, d’une campagne de sensibilisation et de formation, dans le cadre du projet de « lutte contre la migration irrégulière, le crime organisé et le terrorisme en Mauritanie », sur financement du gouvernement du Japon.

Le réseau des jeunes de Nouakchott (FORPAJA, AJMCLT et PADEM-JAHE) mettra en œuvre, avant le 30 Mars, ces activités basées sur une bonne communication et l’instauration d’un climat de confiance entre les jeunes, les autorités et les populations locales. Le programme espère développer une meilleure compréhension commune de la lutte contre ces fléaux et de leurs causes sous-jacentes, dans l’espace mauritanien, afin de s’accorder sur les réponses adéquates pour y faire face. En commençant par réaliser un état de la problématique, avant d’évaluer les approches et les politiques.

La mise en place d’un forum, composé des réseaux des jeunes à Nouakchott, est également à l’ordre du jour. Il opèrera en mécanisme de coopération entre réseaux de différents domaines d’expertise et de couverture géographique et les autorités locales, afin de constituer une ligne de front capable d’agir, de façon durable, et de protéger les populations, surtout les jeunes, contre les impacts négatifs des problèmes de sécurité et de migration.

Procédant au lancement de la campagne, la secrétaire générale de la mairie d'El Mina, madame Mariem mint Abdallahi, en a souligné l'importance auprès la jeunesse, pierre angulaire du progrès national et locomotive de son développement. L'extrémisme, a-t-elle ajouté, est porteur de dangers pour la paix sociale, la stabilité et la sécurité, fondements mêmes de l'Etat. Plus de mille jeunes, dans les trois moughataas susdites (El Mina, Sebkha et Riyad) devraient, au final, bénéficier des activités de sensibilisation et de formation.

De son côté, monsieur Moussa M’Bareck, président du Réseau des associations des jeunes et de l'association « Jeunesse à l'Heure » d'El Mina, a appelé les participants à débattre des différents thèmes liés aux phénomènes de la migration irrégulière et de l'extrémisme présentés, par les experts, au cours de ces ateliers, rappelant que le choix de ces jeunes leaders n'est pas le fruit du hasard, mais qu'il émane de leur engagement et disponibilité à contribuer à la lutte contre ces dangers qui mettent à mal l'avenir de la jeunesse. « Le choix a été fait en vos personnes, parce que nous souhaitons que les thèmes d’actualités que nous allons débattre, avec vous, puissent être restituées à vos bases. Chacun de vous devient un relais, pour faire comprendre, aux jeunes, les dangers de la migration irrégulière, du terrorisme et de l’extrémisme violent », conclut-il.

La représentante de l'OIM, madame Tomoko Sato, a décrit, chiffres à l'appui, les acquis réalisés par son organisation depuis sa fondation, voici plus d'un demi-siècle, en coordination avec les Etats et les autorités sécuritaires. Elle a également indiqué que le processus de lutte, contre la migration irrégulière et l'extrémisme, ne s'arrêtera qu'à la disparition de ces deux phénomènes qui requiert la participation de tous.

Notre confrère et directeur de publication de Tahalil Hebdo, Isselmou ould Moustapha ould Salehi, a présenté une communication axée sur « la migration irrégulière, le terrorisme et l'extrémisme violent ». Après en avoir évoqué les causes, les conséquences, les moyens de lutte et les leçons apprises, il a formulé un certain nombre de recommandations. Sur le terrorisme, il lui semble indispensable d’allier lutte sécuritaire et lutte idéologique, sans oublier de « tarir les sources de financement et de frustrations », combattre la propagande terroriste sur le Web et initier des programmes de rééducation religieuse et de réinsertion sociale. Pour Isselmou, « s’il faut souffrir, autant souffrir chez soi ». Il préconise un ensemble de mesures pour s’attaquer, ainsi, aux racines du mal (pauvreté, chômage, absence de perspectives) ; lutter, efficacement, contre les réseaux de passeurs ; sensibiliser, aux risques, les candidats à l’aventure ; améliorer les gouvernances locales et, enfin, assouplir les conditions de séjour des candidats à la migration.

 

Autres résultats attendus

Utilisant les soutiens de l’OIM, le réseau des jeunes a organisé un forum, avec des stratégies spécifiques, pour faciliter la coordination et la collaboration, entre les réseaux, et assurer la poursuite de ses activités contre la migration irrégulière, le terrorisme et la radicalisation ; plus de trois cent cinquante participants au forum sont sensibilisés, via divers messages : chants, poèmes, débats et des stands ; Des consultants en différents domaines (sociologues, religieux, universitaires, etc.) sont mobilisés pour l’encadrement et la sensibilisation des jeunes ; Un grand public continue d’être informée et sensibilisée,  via les réseaux sociaux et la presse électroniques gérés par le forum. Une attention particulière a été portée aux jeunes de Nouakchott qui peuvent être considérés comme groupe à risque, par rapport aux phénomènes de radicalisation et de criminalité organisées ; aux associations de migrants ; et à l’Etat mauritanien, via son ministère de la Jeunesse et des sports. Notons, enfin, que la sensibilisation comprend, également, une caravane et un concert de sensibilisation sur les dangers susdits.

Synthèse Thiam