L’Ong  STOP Sida, la première organisation  à se lancer dans le combat contre la pandémie du Sida a tenu, le jeudi, sa 4eassemblée générale ordinaire à l’hôtel Atlantic de Nouakchott.

Placée cette année sous le sceau du renouveau, cette assemblée générale a vu la participation de médecins, de syndicalistes, d’imams et érudits, des organisations  internationales partenaires, des membres de la société civile et  de la presse.

Prenant la parole à cette occasion, l’érudit  Hamden Ould Tah, président de cette ONG  a remercié tous ceux qui ont tenu à marquer de leur présence la présente assemblée générale. Ould Tah a également  félicité l’équipe dirigeante de STOP SIDA pour l’important travail qu’il n’a cessé d’abattre durant  son mandat de quatre  ans  ; il les a aussi exhortés à  poursuivre le travail qui réconforte beaucoup de mauritaniens confrontés à la maladie ou engagés à la combattre. Ould Tah a enfin  émis le souhait de voir l’ Ong, dans le cadre de sa nouvelle vision, se déployer à l’intérieur du pays afin de faire profiter de son expérience et son  travail l’ensemble des mauritaniens

Pour sa part, la secrétaire exécutive de l’ONG, Dr Fatimétou Mint Maham a brossé le bilan des activités  et réalisations durant les  quatre dernières années. Après avoir rappelé les objectifs de son Ong, Mint Maham a évoqué  l’important travail de sensibilisation et dépistages volontaires des populations, à travers des  manifestations  de jeunes  ou à travers des émissions de radio et TV. L’action vise  en particulier  les jeunes, les étudiants et écoliers, les pêcheurs,  les immigrés etc. Dans ce cadre,  la secrétaire exécutive de  l’ONG  a  indiqué l’acquisition  d’une unité mobile  lui permettant de se rapprocher des populations pendant les campagnes de dépistage, de sensibilisation contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard  des personnes atteintes de la maladie du Sida. L’Ong a également octroyé des activités génératrices de revenus aux jeunes et personnes vulnérables ou atteintes de la maladie du SIDA pour leur permettre de s’intégrer dans la société.

Par ailleurs et pour mener à bien ses activités, STOP Sida a noué de nombreux partenariats et/ou alliances avec diverses organisations   de jeunes, d’Imams, de parlementaires et   de journalistes pour  mener à bien le travail de sensibilisationm de dépistage volontaire  mais aussi de plaidoyer qui ont permis l’adoption récente  par le Parlement  mauritanien de la loi sur la santé reproductive (SR). C’est le lieu, indique Mint Maham, de remercier  et  féliciter l’ensemble des partenaires  et acteurs qui ont tous joué pleinement leur partition  pour  doter le pays de cet  instrument juridique.

Parlant de la situation financière de l’ONG, Mint Maham a rappelé  l’état catastrophique  des finances que le bureau a hérité en prenant ces fonctions en 2011,   la  mauvaise gestion qui  sévissait dans la gestion  des ressources de l’ONG  pendant le 3emandat. « On avait cumulé près de 5 millions d’arriérés  de loyer des sièges  et centres d’écoute  aussi  bien à Nouakchott qu’à Nouadhibou et  qui a conduit à la saisie même des  biens de l’organisation à   l’antenne de nouadhibou  et la disparition d’autres au même endroit ; il n’y avait pas d’audit financier», a  déploré la secrétaire exécutive. Aujourd’hui, informe-t-elle, la situation est assainie grâce à la gestion saine et transparente de  ressources  de l’organisation ;  toutes les dettes ont été épongées et  l’Ong dispose de quelques réserves dans ses caisses. Ce sont là des résultats tangibles d’une  gestion  saine et transparente  de  ressources mobilisées,  reconnaît l’un des invités. Un bon bilan pour décider les bailleurs de fonds.

Mint Maham a  cependant  déploré  un certain nombre de difficultés  pour pérenniser les actions réalisées, ceci malgré la disponibilité de  biennaux  d’un plan d’action 2016/2017 qui cadre avec les stratégies nationales du PNSR et du SENLS.  « Nous créons les  besoins et le service n’est pas souvent disponible faute de mobilisation des  moyens » déplore-t-elle.

Pour sa part, le responsable des finances de l’ONG, Dr Moustapha  a passé en revu le bilan financier des quatre dernières années. Il  n’a pas manqué de préciser que contrairement à nombreuses Ong, ceux qui travaillent  au niveau STOP SIDA ne sont pas mus par le gain ; ils se sont engagés dans le travail humanitaire bénévolement, c’est ce qui explique aujourd’hui les réserves dont dispose l’organisation. Il a démontré son argumentaire par  une série de tableaux  indiquant la transparence dans la gestion.

Les sources de financements  sont venues  des  partenaires nationaux  et  internationaux que sont  OIM,  OPPORTUNITY FUND/AFP, UNFPA, MEN, PNUD, ONUSIDA, USAID, SENLS, Fédération de la Pèche artisanale et cotisations  des volontaires de l'ONG.

Après  les responsables de l’ONG, le directeur des relations avec la société civile au commissariat des droits de l’homme et à l’action humanitaire, la responsable des organisations de la société civile au SENLS,  du représentant de la plate forme des acteurs non étatiques de Mauritanie ont pris  la parole pour louer l’action pionnière de STOP SIDA, son engagement et son dynamisme sur le terrain mais aussi la rigueur dans la gestion des ressources et subventions qu’elle reçoit,  l’exemple qu’elle constitue  pour d’autres organisations. «Votre modestie a fait que vous nous avez présenté un bilan en deçà de vos résultats, vous avez fait mieux et plus, nous le savons », a lâché la responsable de la SNEL..

STOP SIDA  devient  AMSDC

 Créée le 31 juillet 1993, STOP SIDA avait pour vocation, le développement économique et social ; elle est fondée sur la base du volontariat à caractère humanitaire et à but non lucratif.

Après 24 ans de lutte contre  la pandémie du Sidia et ses corollaires (stigmatisation  et discrimination…), STOP Sida change de nom et de cap. Elle devient : Association  Mauritanienne pour la Santé et le Développement Communautaire (AMSDC).Cet  élargissement de son champ d’action s’explique et se justifie par  son capital d’expertise  en matière de développement communautaire,  de  structuration des réseaux  d’alliances pour le plaidoyer  en faveur de la SR et du VIHSIDA, STOP SIDA. En changeant de nom, STOP SIDA  se fixe comme objectif:  de contribuer  à  l’atteinte des objectifs  et  des stratégies  Nationales pour promouvoir le développement local contribuer à l’offre des services de qualité,  de faire des interventions ciblées et de proximité vers les  communautés ciblées et  particulièrement les plus vulnérables, contribuer à  l’accès d’informations crédibles par les canaux et supports appropriées, accroître les capacités, connaissances, compétences et  attitudes dans les domaine de la  prévention des maladies.

Signalons qu’au terme de cette AG, il sera procédé au renouvellement des instances de l’Ong qui auront la lourde tâche de mener à bien leur nouvelle mission.