La vice/présidente de IRA virée par la CNSS

19 January, 2017 - 10:16

A la guerre comme à la guerre !!! Serait-on tenté de dire. Mme Coumba Dada Kane, vice-présidente de IRA Mauritanie, a été licenciée par le directeur général de la CNSS, Sidi Ethmane Ould Mohamed  Elmamoune «pour abandon de poste», selon la charge retenue contre elle, « suite à des mises en demeure restées sans effet». S’étant présentée ce mercredi matin (18 janvier) à son lieu de travail, Mme Kane a été surprise de recevoir la lettre de licenciement, datée du 30 décembre 2016. Manquant de tact, le directeur général de la CNSS fait ainsi preuve d’un excès de zèle dans une chasse aux sorcières. Pourtant, Mme Kane dispose d’un dossier médical en béton et de deux repos médicaux dont le dernier court du 3 novembre 2016 au 17 janvier 2017.
Sereine et digne, elle déchargea la lettre et quitta les lieux : « cette mesure inique ne m’affecte pas. Nous gênons au plus haut sommet, c’est pour cela que nous sommes persécutés. Et tous les moyens illégaux sont utilisés contre nous pour nous faire taire. J’assume mes convictions politiques que je ne compte guère renier pour rien au monde. Cette décision montre au grand jour le racisme dont sont victimes les noirs en Mauritanie. Alors que de centaines de personnes abandonnent sans aucun justificatif leurs postes de travail et ne sont guère inquiétés », argue-t-elle, au CALAME.
Elle paie ainsi le prix de son activisme politique. Cette décision arbitraire suscite une onde de choc du coté des droits de l’hommiste non surpris tout de même par les persécutions dont ils sont victimes de la part du pouvoir de Ould Abdel Aziz. « La lutte contre l’esclavage et le racisme continue de plus belle malgré la répression et l’intimidation », lance-t-elle.
Mme Coumba Dada Kane projette d’ester en justice contre cette décision arbitraire même si elle reste convaincue  que l’issue est déjà connue. Mme Kane est rentrée, lundi dernier,  à Nouakchott, en compagnie de Biram Dah Abeïd, après six mois d’absence. Après un séjour aux USA pour recevoir, en juin dernier, le Prix Reverend James Lawson, au nom du dirigeant abolitionniste et à Dakar, Mme Kane en avait profité pour subir des examens médicaux.
Ces dernières années, après avoir échoué à faire "appâter" certains de ses supposés adversaires, le régime de Ould Abdel Aziz a utilisé l'arme des licenciements et des poursuites judiciaires  pour régler des comptes avec les opposants et les militants des droits de l'homme.