Education nationale : Pauvres de nous

14 January, 2017 - 15:18

L’école mauritanienne va mal. C’est certainement la seule chose sur laquelle tout le monde est d’accord. Le président Ould Abdel Aziz l’a reconnu. Le Premier ministre vient de le répéter à l’occasion de la présentation de sa politique générale devant les députés. Mais le paradoxe est que rien n’est fait pour donner suite à ces répétitifs constats d’échec. Le plus ridicule dans ça est que le président aurait déclaré que l’enseignement est tellement ‘’gâté’’ que pour le ‘’réparer’’, il faut beaucoup de temps. Mais il faut quand même commencer. Par où ? Entre le coup d’état de 2008 et aujourd’hui pas moins de cinq à six ministres sont passés. Sans que rien ne se fasse. Chacun vient et fait ses promesses qui restent sans lendemain puis part sans avoir de compte à rendre à personne. Pas même au président qui l’a désigné. Ministre d’Etat de l’éducation. Ministre tout court. Ministre tout long. Rien. L’école mauritanienne semble être le cadet des soucis de ce pouvoir qui est là depuis bientôt dix ans sans avoir rien fait pour booster cette très importante institution de la république. Juste que chaque année on lui refile un budget substantiel qui va ne sert visiblement pas à grand-chose. Et ce ne sont pas les dernières nominations (exceptions faites d’une ou deux très bien méritées) qui vont faire changer les choses. Comme ça, trois des postes les plus en vue de l’éducation nationale (deux inspections générales) et la plus importante direction centrale du département sont tombées comme par hasard dans l’escarcelle de personnes très proches de généraux encore en activité. Alors que de brillants cadres de ce ministère qui disposent de toutes les qualités professionnelles et morales trainent les brides dans les couloirs sans que cela n’émeuve personne.