Mon intime conviction : Le mythe de l’Etat s’effrite

29 December, 2016 - 11:11

Ne cachez pas votre témoignage. Quiconque le fait se rend coupable à l’égard de Dieu. (Le Coran, sourate 2, « la Vache », V.283)

Je n’écris pas comme d’autres préparent des coups d’Etat. Je ne convoite ni pouvoir ni honneur, je veux seulement dire, devant mon pays, ce que j’ai vu et ce que je pense. Pour la petite histoire, j’ai raison « A Bon entendeur, Salut ».

Roger Gérard Schwartzenterg, a publié « l’Etat Spectacle », un ouvrage dont le contenu est en  phase avec ce qui se passe en Mauritanie, pays où l’Etat est devenu une institution  captive des caprices et des dérives. En raison de la gestion solitaire du pouvoir de la désinvolture libertaire et des sempiternels calculs politiciens, le mythe gigantesque qui a toujours été le socle de granite sur lequel repose l’autorité de l’Etat et sa forte responsabilité s’effrite. Il est aujourd’hui pour le moins douteux que l’Etat, en Mauritanie est totalement sorti de sa sphère pour épouser les contours d’un groupe politicien et classique au-dessus  duquel trône un chef peu enclin aux normes républicaines. Sous le couvert d’un pouvoir discrétionnaire qui outrepasse le droit, les vandales du régime sont absouts, les victorieux sont suspectés d’ambitions interdites et l’Etat est directement utilisé pour solder des comptes ou ériger en règle ce qui n’est pas réglementaire. Sous  Moctar Ould Daddah, sous Maaouya Ould Taya, l’Etat a toujours été une force mythique dotée d’une autorité républicaine qui en exerce le commandement légitime. Les prédécesseurs de AZIZ étaient entourés d’hommes d’Etat chevronnés. Mais les actuels ministres et autres politiciens placés au hasard au sommet ou à cœur  des institutions, sont plutôt l’incarnation absolue de la bouffonnerie et de l’inculture. Iconoclastes, inconnus du public, maniables comme des marionnettes sans autonomie, politiciens jusqu’au bout des ongles, bavards comme des aras coléoptères, ils prennent le pouvoir comme une fin en soi. L’Ethique n’a pas de place dans cet environnement-là. L’héritage que AZIZ laissera sera, entre autres, un Etat en dégénérescence à cause de la pipolisation et de l’inculture des politiciens qui en tiennent insidieusement les leviers de commande. Où va un pays quand son chef est incapable de constituer une équipe gouvernementale, composée d’hommes et de femmes légitimes, animés d’un esprit loyal et patriotique ? La politique est devenue un show et une parade  de gens du pouvoir où haine, jalousie, fétichisme, conspiration, menace et chantage se mêlent dans une confusion totale qui, in fine, prend l’Etat en otage. La République est bien menacée. L’Etat devient un espace où le spectacle s’unit à la parade pour transformer les citoyens non en acteurs de développement mais en spectateurs d’un pouvoir discrédité et en permanente représentation théâtrale. « Un bon soldat dit un proverbe allemand ne doit penser qu’à trois choses : Au Président ; à Dieu ; à rien. »   

 

PS                                                                                      Ahmed Bezeid Ould Beyrouck

Je ne suis ni l’opposition,

ni de la majorité présidentielle.

Je suis ailleurs.

« A bon entendeur, salut »