Algérie : chasse aux Noirs subsahariens

11 December, 2016 - 01:27

Pendant qu’un forum hautement stratégique algéro-africain se tenait à Alger pour ouvrir l’Afrique aux investisseurs algériens, une importante chasse aux Noirs a été entreprise par les autorités algériennes. Plus de 1 500 personnes originaires de l’Afrique subsaharienne ont été arrêtées et sont actuellement parquées dans des pré-fabriqués insalubres à Tamanrasset pour être expulsées.

Depuis l’indépendance, l’Algérie ne cesse d’accabler les Noirs africains, les accusant d’avoir participé aux côtés des Français à la Guerre d’Algérie.

Mais elle a toujours tenu à oublier que des Noirs comme Nelson Mandela, Frantz Fanon et des mouvements de lutte africains ont soutenu la cause algérienne et participé, au côté du FLN, à l’émancipation politique du peuple algérien.

Cependant, cette politique de dénégrification ne doit pas étonner les Africains subsahariens qui ont toujours été victimes de racisme et de brimade en Algérie.

Rappelons les multiples agressions dont sont victimes les étudiants noirs subsahariens dans les villes universitaires algériennes.

Le cas le plus évocateur, pour nous Mauritaniens, fut l’arrestation par les autorités algériennes du Lieutenant Bâ Abdoul Khoudouss, en 1987 lors de la présumée tentative de putsch d’officiers noirs. Il fut extradé en Mauritanie après avoir subi les plus atroces tortures de la part de ses geôliers algeriens. Il mourra à Oualata en 1988.

Le silence de l’opinion internationale et africaine nous interpelle dans ce nouveau drame ainsi que sur cette politique raciste affirmée de l’Algérie qui s’en prend ouvertement à « des demandeurs d’asile et des familles qui vivaient et travaillaient à Alger depuis des années ».

Nous demandons aux organisations internationales, éprises de paix et de justice ainsi qu’aux Etats africains d’exiger du gouvernement algérien l’arrêt de cette odieuse chasse aux ressortissants africains subsahariens.

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM)

Département de la communication

Paris, le 8 décembre 2016

flam-mauritanie.org