Procès des abolitionnistes : verdict clément

19 November, 2016 - 00:24

La Cour d’appel de Zouérate a surpris plus d’un, ce vendredi 18 novembre en prononçant un verdict plutôt clément à l’encontre des cadres et militants de IRA. Ainsi, la Cour n’a pas suivi le procureur qui avait requis une peine de 20 ans à leur encontre. Ousmane Lô, Mohamed Daty, Ousmane Anne, Ahmed Mohamed Jaroullah, condamnés en première instance à trois ans de prison ainsi que Jemal Samba, condamné à 15 ans ont été purement et simplement relaxés. Le troisième vice-président de IRA Amadou Tidjane Diop, condamné en aout dernier à 15 ans de réclusion écope d’une peine d’un an dont 4 mois fermes ; Moussa Biram dit Pape  et Abdallahi Maatalla Saleck dit Vieux sont condamnés  à 3 ans dont deux ans fermes alors que la Cour Criminelle de Nouakchott Ouest  leur avait infligé une peine de 15 ans de réclusion. Ils devront s’acquitter d’une amende de 50.000 UM. Abdallahi Abou Diop a été condamné à 1 an de prison dont 6 mois fermes.
Condamnés en première instance à cinq ans de réclusion, Balla Touré et Hamdy Ould Lehbouss  écopent d’un an d’emprisonnement dont 4 mois fermes. Par contre, Ahmed Hamdy Hamar Fall et Khattry ould Rahel sont condamnés à 1 an de prison dont 4 mois fermes. Tous sont accusés d’ "appartenance à une association non reconnue".
Toutefois, la sévérité était de mise. La Cour n’a pas été tendre à l’égard des sept  habitants du squat  Bouamatou, dont la plupart s’étaient vus infliger en première instance des peines de 15 et trois ans.
Ils devront purger des peines de cinq et de trois ans dont deux ans fermes pour "rébellion et résistance à l'autorité pendant l’exercice de sa fonction". Ils ont été sommés de verser 16,5 millions d’ouguiyas en guise de dommages et intérêts au Ministère de l’Intérieur et 1 million 87 000 ouguiyas aux 19 policiers blessés lors des échauffourées.

Commentant la décision de la cour d’appel, le Pr Lô Gourmo, avocat au barreau de Nouakchott et vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), écrit que « la libération par  la cour d’appel  de 10 des 13 membres présumés de l’IRA est un pas en avant vers un peu plus de justice.
Il ne sera complet que si tous les autres sont acquittés des accusations fallacieuses portées contre eux et si toute la lumière est faite sur les traitements inhumains  et dégradants qu’ils ont subis dans les geôles du pouvoir ».