Le problème palestinien au prisme de « l’antisémitisme »

4 October, 2016 - 14:31

L’argument de l’antisémitisme est toujours brandi pour empêcher de condamner ou de voir tout simplement l’arbitraire commis contre les palestiniens par Israel. Mais le fait que les juifs aient souffert de l’arbitraire le plus abject, de la stigmatisation à travers les âges avec un climax lors de la Shoah n’est pas une justification suffisante, ou même pas une justification tout court, pour un déni des droits des palestiniens, notamment celui à la vie. Il est incompréhensible qu’on trouve tout à fait normal qu’un américain ou un néo-zélandais qui ni lui, ni son dernier aïeul n’aient jamais posé pied au Moyen Orient, puisse, juste parce qu’il est juif et qu’il décide de « retourner à la terre promise » en faisant la alia, avoir le jour même tous les droits (passeport, droit au travail, logement, toutes sortes de subventions, port d’armes, ect…) alors qu’un palestinien, dont le dernier des ancêtres n'est jamais sorti des frontières de la terre sainte, n’en ait aucun. Pas de nationalité, pas de passeport, pas de droit au logement, pas de permis de construction, pas de…pas de… pour ne pas parler du port d’armes. Vous trouvez ça normal vous ? Beaucoup de gens se posent, peut-être, des questions à ce sujet mais ne peuvent pas l’exprimer de peur d’être accusés d’antisémitisme. Il y a des exceptions heureusement car l’honnêteté intellectuelle, le sens de ce qui est juste existent même chez ceux à qui profite le crime. Des juifs, parfois israéliens s’insurgent contre cet état de fait. Mais dans beaucoup de cercles, de médias, d’organisations internationales, etc. on continue de feindre de ne pas voir, d’alimenter la cécité complice, de dire au mieux : «les deux côtés sont fautifs, il faut que chacune des deux parties fassent des ‘concessions douloureuses’ pour régler le problème ». Et quand on condamne les israéliens, qui en offrent souvent l’occasion, il faut aussi trouver quelque chose à condamner chez les palestiniens pour être «équilibré ». Mais depuis quand, on est obligé à chercher l’équilibre, à tout prix, entre un bourreau et sa victime ?

Ambassadeur Mohamed Salem Ould Maouloud