Autour d'un thé

22 September, 2016 - 11:06

Trois choses à retenir : la viande, l’homme et le manger. A priori, aucun lien entre ces trois. Pourtant, si : Burkina Faso, journaliste, porte-parole du gouvernement, artisanat et culture. Beurk ! Rien que de l’incohérence en tout ça ! Que vient foutre culture et artisanat avec porte-parole ? Allez, je vous aide : la viande, le mensonge et le manger sont liés par le porte-parole du gouvernement. Quoi ? Comment ? Mais où est donc Ornicar ? Du calme, regarde : la culture populaire nous apprend que viande mal cuite est immangeable. Qu’un plat chaud ne suffit jamais, en quelque quantité soit-il et aussi peu nombreux soient les convives. Et que le mensonge amoindrit considérablement l’homme « libre » ; on dira l’homme, en général, pour être dans l’air du temps : IRA, conventions de Genève, accords internationaux, chartes sous-régionales et autres droits de l’homme et lutte contre séquelles ou pratiques de l’esclavage obligent. Le Mauritanien dit : « La première est une erreur ; la seconde, volonté manifeste ». Si les bourdes et les « inexactitudes »– mensonges, c’est pas poli – m’étaient comptées ou contées, pourquoi continuer à remuer la langue dedans ? Nous avons oublié cette histoire du carburant de l’armée et les cinquante millions de dollars de l’Arabie saoudite. Puis le dialogue qui a effectivement commencé, un poil, certes, après les trois quatre semaines du discours présidentiel de Néma en Mai 2016 mais, oui, commencé. Les gens n’ont rien compris : commencer, c’est commencer. Quand le ministre secrétaire général de la Présidence prend son téléphone et crie, sur tous les toits : « Hé, le dialogue a commencé ! », c’est vrai qu’on n’est pas vraiment complètement dedans : on est au bord. Ça, c’est commencer. Ce n’est pas fini mais ça a commencé. Commencer, c’est long,  c’est large. Bon, maintenant, Porte-parole parle commerce. Hé bien, là aussi, si l’on regarde bien, il met les pieds dans le plat. Et pas seulement. Il renverse tout : sauce, viande et autres pommes de terre, ciment et carburant. Les « os » du commerce sont en nous. Dans commerce, il ya vendre et acheter. Or qui vend et qui achète ? Qui a vendu les anciennes écoles fondamentales et qui les a achetées ? Qui a vendu les anciens blocs Manivelles et qui les a achetés ? Qui a vendu les terres arables aux investisseurs saoudiens ? Qui a vendu les boutiques du nouveau marché de la Capitale et qui les a achetées ? Qui a vendu et acheté les milliers de terrains de la route de Soukouk ? Qui a vendu et qui a acheté les abords du Stade olympique et de l’école de police ? Qui a vendu l’ancien aéroport de Nouakchott et qui l’a acheté ? Le commerce, ce sont les marchés de gré à gré. Le commerce, c’est la réforme opaque des voitures et biens publics. Le commerce, c’est la manipulation de l’argent public, via les contrats juteux de fournitures d’équipements des sociétés publiques en produits de mauvaise qualité ou de seconde main. Le commerce, c’est entretenir le peuple dans l’illusion, via des mises en scène qui n’ont pour objectif que de le détourner des problèmes de fond (de commerce) qui menacent sa cohésion et son unité. Le mensonge est le plus mauvais des commerces. Burkina Faso s’est excusé. La journaliste a été renvoyée. Le mensonge amoindrit l’esclave. Il avilit l’homme libre. Birame, Porte-parole du gouvernement : transposeurs, transposez... Ce n’est pas en portant un « thiaya » et en mettant un turban de vingt « bras » sur la tête, avec boubou, « kchatt », et autres chaussures en cuir d’antilope que l’école mauritanienne ira mieux ou que la santé publique se sentira passable. Les Louis de Funès, les Charlie Chaplin, les Jouha, Teïba et autre « père » de Soueïdi ont fait leur temps. Impossible de faire revivre leurs frasques. Au moins, ceux-là, ils faisaient rire. C’est génial que tous les ministres se mettent en boubou, caftan, djellaba, tenues traditionnelles, pour discuter avec le premier d’entre eux. Il y aura du thé. Du méchoui. Du zrig frelaté. Ce serait encore mieux que les ministres puissent compléter le décor, avec une bonne soirée artistique où ils danseraient, à qui mieux mieux, pour montrer, aux citoyens, qui, des ministres de l’Est ou de l’Ouest, du Nord ou du Sud, est bon danseur de Cha’r’a ou du Wango. Artisanat, culture, cinéma, théâtre : CQFD. Salut et… sans vomir !