Gorgol-Promotion de l’ATPC : L’Unicef soutient les communes rurales

8 September, 2016 - 03:56

Le monde rural souffre, depuis longtemps, des effets néfastes de la défécation à l’air libre. Phénomène lié aux conditions de vie de ces populations qui utilisent, le plus souvent, des latrines de fortune faites de bambous et haillons, s’ils ne se rendent pas, plus simplement encore, aux alentours des concessions, pour faire leurs besoins. C’est ainsi que, suivant les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et conscients des risques sanitaires de cette pratique, les pouvoirs publics ont adopté, en 2009, une Stratégie nationale d’assainissement à travers laquelle l’ATPC (Assainissement Total Piloté par la Communauté) occupe une place de choix, pour améliorer le bien-être des populations concernées. Avec, comme approche novatrice dans le changement de comportement, l’opportunité donnée, à la communauté, de décider de la démarche à entreprendre, en stimulant le dégoût de la défécation à l’air libre, par le biais d’un style de communication provocateur et soigné, le concept semble, aujourd’hui, bien compris par les populations qui l’ont adopté, à grande échelle, comme règle de vie. En appui aux orientations nationales, « des résultats significatifs sont obtenus, grâce au soutien et à l’accompagnement de l’UNICEF », a déclaré le directeur régional de l’Hydraulique et de l’assainissement au Gorgol, monsieur Salah Dine ould Babah. Sous le contrôle de l’organe d’exécution, composé d’un coordinateur, de douze facilitateurs et du comité régional de suivi de la promotion des Pratiques Familiales Essentielles (PFE) et de l’ATPC, fondé par arrêté du wali en Novembre 2011, on note, en effet, que 330 villages ont atteint le statut FDAL (Fin de Défécation à l’Air Libre), avec 5100 latrines auto-construites, soit plus de 150.000 personnes touchées, directement ou indirectement, par le programme. Ces résultats significatifs ont contribué à l’amélioration notable de la lutte contre la pollution de l’environnement et provoqué, surtout, un net recul des maladies diarrhéiques (choléra, dysenterie…),avec, à la clé, des impacts positifs sur la réduction du taux de mortalité infantile.

 

Défis et contraintes

Lors de la dernière certification, fin Août, de vingt localités, dans la commune de Beylougue Litama, le comité de suivi a remercié les autorités administratives et municipales qui se sont investies pour réussir ce challenge aux multiples défis inhérents à la cristallisation d’attitudes potentiellement réfractaires à tout changement. Dans la dynamique de cette célébration, le comité a rendu un hommage, appuyé, aux premiers responsables des communes de Djéol, Foum Gleïta et Beylougue Litama, avant d’inviter les populations, venues en nombre, malgré les travaux champêtres, à capitaliser les acquis, dans l’optique de rendre pérennes les efforts investis. Non sans se couvrir de lauriers, aux allures d’autosatisfaction déguisée, le président du comité de suivi et de certification a, tout de même, relevé certaines contraintes majeures, relatives à la nécessaire harmonisation  de la stratégie de mise en œuvre (d’autres intervenants subventionnent les populations, à côté de l’UNICEF, pour la construction de latrines), à la mobilité des équipes qui pourrait être facilité par la mise à disposition d’un véhicule de liaison, assurant, ainsi, un meilleur accompagnement des populations. Louant, de concert, la forte adhésion des communautés et celle des leaders d’opinion, dans la vulgarisation de l’ATPC, il a remercié l’UNICEF de son assistance soutenue, remarquablement appréciée par les bénéficiaires qui ont, par ailleurs, mis en place une chaîne de solidarité et d’entraide, pour secourir les populations les plus faibles dans la construction des latrines. Une excellente manière, de favoriser l’ancrage, dans leur environnement commun, de la vulgarisation des bonnes pratiques d’hygiène.

 

Biry Diagana

CP Gorgol