Affaire ‘’Accra’’ : Comment Aziz a eu possession de ses biens

31 August, 2016 - 16:02

Le journal Al Akhbar Info a réalisé une interview avec Oumar Mahmoud alias Oumar El Yemeni que le président Aziz accuse d’être à l’origine de la divulgation des informations contenues dans les enregistrements dans ce qui est désormais connu comme le scandale d’Accra. Dans cette interview, Oumar El Yemeni évoque son incarcération en Mauritanie et comment il a payé 400 mille euros contre sa libération. Aussi, Oumar raconte-t-il dans les détails les conditions de sa détention avec deux de ses enfants à Bamako en mai 2015 par un commando mauritanien puis leur transport dans un avion spécial à Nouakchott puis à Banjul puis de nouveau à Nouakchott où ils ont séjourné pendant 6 mois à la sécurité d’État  avant de verser 400 mille euros que les autorités  accusent Omar El Yemeni d’avoir extorqués de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2005 alors qu’il était encore commandant du BASEP. Omar Mahmoud accuse des officiers de la police mauritanienne dont l’officier Abdel Vettah Ould Hababe de l’avoir torturé dans une maison dépendant de la police politique. Dans son interview, Oumar El Yemeni met à la disposition d’Al Akhbar des enregistrements de son fils Khaled qui s’entretiendrait avec l’officier Abdel Vettah au cours du transfert  d’une partie du montant de Bamako à travers un bureau de change du marché de la capitale à Nouakchott. El Yemeni évoque aussi les détails de son enquête en exhibant des photos montrées à la ministre Coumba Bâ afin de s’assurer qu’il s’agit bien de lui. L’enquête a porté sur son obtention du montant de Mohamed Ould Abdel Aziz du temps où il n’était encore que le commandant du BASEP en 2005. Oumar Mahmoud cherche selon ses déclarations à reprendre l’argent qu’on lui a pris sous la torture dans une affaire avec laquelle il n’aurait aucun lien. Selon lui, sa famille a aussi perdu un million de dollars pendant sa détention en Mauritanie dont une partie est allée entre les frais de séjour en Mauritanie, au Mali et en Gambie et en honoraires d’avocats et autres dépenses occasionnées par son incarcération de six mois. L’affaire d’Accra remonte à avril 2013 lorsque des journaux mauritaniens ont publié des enregistrements dans lesquels le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’entretenait avec des réseaux qualifiés de blanchiment de fonds qui opèrent à Accra. Des enregistrements qui avaient en leurs temps suscité une grande polémique politique et une surenchère médiatique sans précédent. La coordination de l’opposition avait formé alors une commission d’enquête présidée par le député UFP, Mohamed El Moustapha Ould Bedredine et composée de sept députés de l’opposition pour mener des investigations sur cette affaire. Ould Bedredine avait déclaré que la commission parlementaire a obtenu des preuves formelles que les enregistrements sont bien de Mohamed Ould Abdel Aziz en ajoutant que l’opinion nationale mauritanienne a le droit de savoir les détails des négociations qu’Ould Abdel Aziz menait avec les réseaux d’Accra. En août 2013 au cours de l’émission « Liq’a Ecchaab » Ould Abdel Aziz reconnait que les enregistrements sont bien de lui et qu’il a été victime d’une arnaque contre laquelle personne n’est prémunie, mais que l’affaire a été exagérément instrumentalisée. Le journal Al Akhbar a indiqué qu’il a contacté l’officier Abdel Vettah pour la confirmation des informations qui lui sont relatives dans l’interview, mais que celui-ci a répondu qu’il n’est au courant d’aucune information à ce sujet. Comme l’avocat Mohamed Ould Mohamed Ahmed dont le numéro de téléphone a été donné par Oumar El Yemeni a été contacté pat le journal. L’avocat a confirmé que la famille d’Omar l’a contacté pour sa défense. Après des recherches sur son dossier et l’envoi du contrat à signer à la famille, celle-ci s’est désistée ou parce que l’affaire a été réglée avant la signature du contrat ou que la famille ait choisi de commettre des avocats maliens. Le journal s’est assuré du numéro du bureau de change (marché capitale, boutique numéro R 18) remis par Oumar Mahmoud et à travers lequel le montant  a été transféré de Bamako à Nouakchott.