Les Jeux olympiques de Rio sont officiellement ouverts

6 August, 2016 - 10:48

Le président brésilien par intérim Michel Temer a déclaré vendredi 5 août ouverts les Jeux olympiques de Rio, les premiers de l’histoire organisés en Amérique du Sud. L’intervention de celui qui a remplacé Dilma Rousseff à la tête du pays a été accueillie par les huées d’une importante partie du public du stade Maracana où se déroulait la cérémonie d’ouverture.

Michel Temer, président non élu du Brésil, déclare les Jeux ouverts sous les huées. #Rio2016

— AWG_P (@Adrien Pécout)

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Quatre ans après le spectacle inventif et décalé des JO de Londres, le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, un des trois directeurs artistiques à la manœuvre, avait prévenu : dans un pays plongé dans une récession économique aiguë assortie d’une sévère crise politique, il fallait composer avec un budget limité.

Oubliée donc « l’approche high-tech », la « grande fête » proposée par M. Meirelles, qui promettait de mettre à l’honneur « la richesse de la culturepopulaire », a donné le premier rôle à la musique du pays dans toute sa diversité. C’est sur les notes d’Aquele abraço, une mélodie parmi les plus célèbres de Gilberto Gil – qui fut le ministre de la culture de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva –, qu’a débuté la cérémonie d’ouverture des Jeux cariocas.

Le feu d’artifice pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, vendredi.

Le feu d’artifice pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, vendredi.

YASUYOSHI CHIBA / AFP

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Un voyage musical

Une introduction immédiatement suivie par l’entrée d’un millier de figurants agitant des feuilles de papier métallique soudainement transformées en coussins géants faisant office de tambours. Puis par une touchante version acoustique de l’hymne brésilien, chanté par Paulinho da Viola, un des plus grands musiciens auriverde, qui s’est accompagné à la guitare.

Hymne national brésilien interprété par le musicien Paulinho da Viola https://t.co/QID9MDUEBU

— AWG_P (@Adrien Pécout)

A suivi un voyage d’une quinzaine de minutes à travers les multiples tendances de la musique brésilienne, part constitutive de l’identité du pays. A commencer par la bossa, et l’incontournable A Garota de Ipanema de Tom Jobim, jouée par son petit-fils Daniel. Au son de celle-ci, l’ex-mannequin vedette Gisele Bündchen, vêtue d’une longue robe dorée, a pu défiler en toute quiétude. Loin de la polémique que son apparition annoncée avait fait naître dans la semaine, quand la presse locale avait bruissé de fuites selon lesquelles elle subirait un simulacre d’agression par un gamin des rues.

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Se sont élevées ensuite des voix issues des favelas, comme celle du tout jeune Cristian Do Passinho, 13 ans, interprétant le passinho, mélange de hip-hop et de capoeira. Puis celles d’un duo de rappeurs, avant Pais tropical de Jorge Ben Jor, qui a réussi à enflammer les quelque 70 000 spectateurs du Maracana, chantant en chœur et applaudissant en rythme.

Ambiance pop censée faire entendre, selon le programme officiel, ''la voix des favelas '' #Rio2016 https://t.co/FwX9r2nmTu

— AWG_P (@Adrien Pécout)

Une graine pour chaque sportif

Entre-temps, figure imposée du genre : l’évocation des étapes marquantes de l’histoire du pays hôte. Insectes en structures métalliques vivant dans l’épaisse forêt amazonienne, caravelles européennes bravant la tempête sur l’océan Atlantique avant d’accoster sur les côtes brésiliennes, esclaves venus d’Afriqueœuvrant dans les plantations de canne à sucre, urbanisation chaotique... Avant le vol du pionnier de l’aviation Alberto Santos-Dumont à bord de son 14 Bis, qui s’est envolé dans les airs au-dessus du Maracana dans la nuit de Rio, survolant les interminables plages cariocas, sous le regard de la statue du Christ rédempteur du haut du Corcovado.

En conclusion de la cérémonie, le Brésil, qui héberge avec la forêt amazonienne« le plus grand jardin de la planète », selon les organisateurs, a lancé un appel àprotéger la Terre du réchauffement climatique. Un message prolongé lors du défilé des 207 délégations, traditionnellement lancé par la Grèce : chaque sportif a reçu une graine destinée à être plantée. Et détail original, chacune des équipes était précédée par un triporteur aux couleurs acidulées, à la remorque fleurie à foison !

Entrée des sportifs : honneur à la Grèce, terre des Jeux antiques https://t.co/phK1Qb9q9P

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Point d’orgue de la cérémonie, la flamme est entrée dans le stade Maracana portée par le triple vainqueur de Roland-Garros Gustavo Kuerten. Elle a été amenée jusqu’à la vasque par l’ancien marathonien Vanderlei Cordeiro, médaillé de bronze à Athènes en 2004, après que le « roi » Pelé y a renoncé en invoquant des raisons de santé.

 

lemonde.fr