Jamais la Mauritanie ne s’est portée aussi bien. Sauf que les pauvres se reproduisent trop vite. C’est ce qu’a dit leur Président. Zélé, son Premier ministre en a tiré des conclusions salutaires. Si la Mauritanie ne s’est jamais aussi bien portée, il est d’autant moins utile de continuer à nourrir les gens à ne rien foutre qu’ils en profitent, les salopards, pour se la couler douce avec leurs épouses. Allez, hop ! Réduction drastique des quantités journalières distribuables, en chaque boutique EMEL !

 

Produit                                       Kg ou L avant le 11/05/2016                  Kg ou L après le 11/05/2016

Riz mauritanien                           200                                                          105

Sucre                                           200                                                           21

Pâtes alimentaires                        83                                                           32

Huiles alimentaires                    100                                                           63

 

Levée de boucliers générale. Jusqu’aux walis qui s’inquiètent si fort, en « très » haut lieu – là-haut, là-haut, donc – que Son Eminence en personne ordonne, illico, le retour à la situation antérieure. Ouf ! On respire, l’émeute a été évitée… Mais on s’interroge et l’on questionne, même, le PM, sur son étrange initiative. C’est pas moi ! C’est le ministre des Finances et de l’Economie qui m’a dit qu’il faut faire des économies ! Ah bon, la Mauritanie ne se porte pas si bien que ça ? Si, si, c’est pas ça, mais c’est le ministre de l’Economie : il doit faire des économies ! Ah… bon… alors, voyons : 21 kilos de sucre en place de 200, c’est, grosso modo, 90% de sucré sur le dos des emellistes. Toi, PM, tu touches trois millions d’ouguiyettes par mois, si je ne m’abuse ? Si l’on ramenait ton salaire à trois cent mille, ça ne devrait tout de même pas obliger madame à aller faire ses emplettes à la boutique EMEL du coin ? Et, à ton avis, la Mauritanie s’en porterait-elle mieux encore ou plus mal ? Voilà bien de quoi donner à réfléchir à notre ministre si expert en économie…

feylili