Conférences débats des Jeunes FPC : De l’engagement des jeunes en politique ou de leur engagement dans la gestion de leur cité et la question des langues nationales dans le cursus scolaire au menu

19 April, 2016 - 13:47

Conférences débats des Jeunes FPC : De l’engagement des jeunes en politique  ou de leur engagement dans la gestion de leur cité et la question des langues nationales dans le cursus scolaire au menu

 

La ligue  des jeunes des forces  progressistes du changement (FPC) a organisé, le samedi 16 avril, deux conférences-débats  au siège de ce parti,  sis à Sebkha, près  de l’hôtel Ikrama.

La première, portant sur la problématique des  langues nationales, a été traitée par  Dr Dia Alassane, linguiste, professeur d’université ; la seconde  pourquoi les jeunes mauritaniens, et en particulier les négro-africains, ne s’engageaient pas en  politique ? Une interpellation traitée par M. Samba Thiam, président des (FPC).  Abordant  son sujet, qu’il avait souhaité laisser aux jeunes, parce qu’il s’agit de leur problématique, le président Samba Thiam a d’abord préféré  répondre à la question de savoir pourquoi les jeunes devraient plutôt  s’engager en politique. 

Dans sa réponse, le président des FPC a avancé plusieurs arguments. D'abord parce que cette lutte les concerne en premier ; ils doivent prendre leur destin en main. Ensuite en référence à la maxime de Frantz  Fanon : ''dans une relative opacité, il appartient à chaque peuple de découvrir sa mission : la remplir ou la trahir ''. Ils devraient donc faire le bon choix !

Rendant  hommage au passage  au courage du colonel Ould Beibacar venu participer  volontairement au débat, à ses qualités d’intellectuel qui secoue les idées, alerte des dangers,  le Président a dit souhaiter que le colonel fasse des émules, affirmant  que  « si nous avions dans ce pays plusieurs  hommes comme lui, la Mauritanie se serait affranchie de ses pesanteurs.»

Les jeunes devraient s’engager en politique, poursuit-il,  parce que la vie est un combat permanent, qu’il faut braver les dangers, mais surtout  que  la situation du négro-africain l’exigeait.  Ils sont objets de toutes les discriminations et brimades, « nous n’existons plus », martèle Samba Thiam. Acceptez cette condition et ne se préoccuper que de l’alimentaire et  on tombe  dans l’animalité, renchérit-il.

La deuxième raison avancée par le président des FPC est le chômage. Même si on partage cette situation avec de nombreux pays Africains,  la Mauritanie garde une spécificité  pour la réinsertion des jeunes. Son taux de chômage est des plus  élevés et les négro-mauritaniens sont les premiers à en pâtir, a cause du Système. Il faut donc  se battre pour changer cette  donne, recommande Samba Thiam,

Autre argument avancé par M.  Thiam  est l’expérience historique. Les jeunes sont  un vecteur  du changement, partout dans le monde, à chaque fois qu’ils se sont engagés. Il en fut  ainsi  en Algérie,  en Israël, en Afrique du Sud au Sénégal, au Burkina etc. …Partout où les jeunes se sont engagés, il y a eu changement. Toutes les luttes justes aboutissent à une victoire. « Il n’y a pas de marche qui un jour ne finit pas » disait  A Kourouma ; le  changement viendra ; il sera long à venir, mais il viendra disait Sam Cooke’’. Les jeunes doivent donc se persuader de l’issue positive de leur juste  lutte  et s’armer d’optimisme

Revenant à  l’intitulé de la conférence, à savoir pourquoi  les jeunes ne s’engagent pas en politique, Samba Thiam  avance quelques raisons. D’abord la perception négative de la politique, comprise comme de la roublardise, du mensonge. Or la politique,  au sens noble du terme, ne signifie rien d’autre que s’occuper des affaires de la cite ; au même titre qu’un bon père de famille prend soin de son foyer, de sa famille. Autre raison, croit –il, la  peur de la répression. Et Samba Thiam de rappeler les répressions terribles  qui se sont abattues sur les négro-africains  entre  87 et 91, et qui ont marqué les esprits. La peur  est un mauvais compagnon parce qu'elle paralyse …Elle doit être perçue comme  un phénomène normal, humain selon  Mandela, qui disait que chaque homme éprouvait  la peur …le problème était de  pouvoir  la dominer, la contrôler.

Le troisième  argument avancé par le conférencier avait  trait à des préoccupations alimentaires, autrement dit la politique du ventre. Tout le monde se pose la question de savoir comment vivre. Tolstoï  disait que  la marmite, la femme,  les enfants ont toujours raison de l’ardeur belliqueuse du prolétariat’’. Non seulement les jeunes ne sont pas assujettis à ces contraintes, mais en plus  l’homme est plus que ‘’ manger et boire ‘’, indique Samba Thiam.

Le quatrième argument présenté par  Samba Thiam est  le souci de préserver une bonne situation, faisant oublier que si le système  d’exclusion  perdure, il finira un jour par rattraper ceux qui pensent de cette manière.

Le président des  FPC  évoqua le dernier point relatif à la résistance familiale, parentale. En effet, nombre de pères de famille et de mères de famille déconseillent à leurs enfants de  faire  la politique ou  de  s’affilier a  certains partis. Face à cette situation, le président Samba Thiam suggère aux jeunes gens d’engager un débat serein avec la famille. C’est là un devoir, une nécessité.