Forum des acteurs de la filière avicole en Mauritanie

24 February, 2016 - 15:23

Le Forum des acteurs de la filière aviculture  en Mauritanie s’est ouvert, ce mercredi 24 février à  Nouakchott. Organisée par le ministère de l'élevage, en collaboration avec le FIDA, cette rencontre vise à permettre la "réorientation des politiques nationales et la professionnalisation de la filière. Il s’agira de réfléchir sur les modes d’organisation de la filière en se basant sur l’expérience du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural par le biais de l'appui aux filières et celles du secteur privé national et sous régional. Mais aussi identifier les modes de financement les plus appropriés pour accompagner ces modes d’organisation de la filière." Ce forum a réuni les différents acteurs de  la filière  qui ont suivi des communications ayant trait à l’état des lieux de la filière : enjeux, contraintes et perspectives  ; recherche, formation et vulgarisation : quelles solutions pour une Aviculture performante…

L’aviculture est actuellement un secteur extrêmement faible en Mauritanie. Elle est pratiquée selon deux grands types de modalités : « traditionnelles »(ou familiale), et moderne » ( ou semi industrielle).

L’aviculture traditionnelle est une activité secondaire pratiquée essentiellement par des femmes (77 % des éleveurs) qui en tirent profit pour l’autoconsommation ou la vente. Ce système d’aviculture est pratiqué à très petite échelle, un peu partout dans le pays, en particulier le long du fleuve (Gorgol, Guidimagha, Brakna, Trarza) et moyennement dans les régions du Sud-es (Àssaba) et les deux Hodhs). Cette aviculture est destinée à satisfaire en priorité la consommation des zones rurales.

Aussi, dans les conditions actuelles, l’aviculture familiale est peu valorisée et extrêmement fragile, mais elle comporte des potentialités importantes pour améliorer la ration alimentaire des ménages les plus pauvres.

En Mauritanie, la consommation annuelle de viande blanche est estimée à environ 17.000 tonnes, avec 3 à 4 kg /habitant /an. Ainsi, la consommation annuelle des mauritaniens est moins importante que celle des pays avoisinants. Toutefois, il est de plus en plus constaté une substitution de la viande rouge par la viande blanche.

Compte tenu de l’intérêt manifesté par les ménages ruraux à s’investir davantage dans la filière avicole qui présente peu d’exigences en termes d’investissement avec des marges de progression techniques importantes en particulier au niveau de la production, l’aviculture constitue un marché porteur qui devrait continuer à croître de façon régulière et soutenue. Il s’y ajoute un niveau de concurrence relativement limité de la part des produits importés, du fait d’une qualité souvent douteuse des poulets congelés, et des taux de taxation des importations.

Toutefois, des contraintes majeures doivent être levées pour permettre un développement et une professionnalisation de la filière à savoir entre autres l’accès en terme de disponibilité et de coût du matériel d’élevage, des intrants et aliments de volaille ;l’organisation du marché en terme d’approvisionnement et de distribution.

Face à ces contraintes, le ministère de l’Elevage est entrain, soutient Mme Fatma Vall  Mint Soueina, de travailler sur une politique qui vise en priorité la réorganisation de la filière. Il s’agit, explique la ministre de l’élevage, de « mettre l’accent sur les éléments clés de la filière à avoir la production de poussins d’un jour ;l’aliment de volaille ; l’organisation des acteurs de la filière en groupement , fédération et faîtière et  l’organisation du marché (abattage, transport, distribution, formation et encadrement des acteurs de la filière). Pour sa part, le coordinateur du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural par le biais de l'appui aux filières, Mohamed Ould Abdallahi a indiqué que cet atelier est le couronnement des efforts menés par le gouvernement mauritanien depuis des années pour le développement de  la filière aviculture.

 Mohamed Ould Abdallahi a ajouté que la Mauritanie a signé en 2010, en collaboration avec le FIDA et la coopération italienne, une convention de financement du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural par le biais de l'appui aux filières dont les interventions, a-t-il dit, ont permis l'introduction de cette approche dans les politiques sectorielles et la création d'un espace de concertation entre les acteurs économiques tout en associant le secteur privé.