Recrudescence des violences sexuelles dans la région nouakchottoise

28 January, 2016 - 00:29

La présidente de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a appelé, vendredi 22 Janvier, à El Mina, lors de la publication du rapport 2015 de son ONG sur les violences sexuelles, la population nouakchottoise à plus de vigilance et de collaboration, dans la lutte contre les violences sexuelles. En 2015, 122 agressions de ce type ont été enregistrées, par le Centre El Wafa pour les conseils et la prise en charge des victimes, contre 159 en 2014. En dépit d'une relative baisse, la situation est de plus en plus préoccupante. Les viols deviennent endémiques, à Nouakchott. Les types d’agressions sont d’ordre individuel (32), collectif (17), viols suivis de grossesse (20), tentatives de viols (45), attouchements sexuels (2) et sodomies (6). Quant à l’âge des victimes, on déplore 108 mineures et 8 femmes adultes.

La région la plus touchée est celle du Sud avec 61 cas, constate le rapport. Le département d’El Mina est en pôle-position avec 28 agressions, suivi de Riyad (21). Sebkha (wilaya-ouest) complète le triste podium (19).  La wilaya du Nord (27) est sensiblement moins touchée. Le  nombre d’agresseurs est de 162 agresseurs pour 122 victimes. Trois nouveaux profils – cafetier, charbonnier et muezzin – font leur apparition sur les 22 habituels dont boutiquier, taximan, garde, militaire, amis de la famille, enseignants, domestiques… 54 délinquants ferment cette panoplie de pervers sexuels.

Des tendances lourdes et inquiétantes qui poussent madame Zeïnabou mint Taleb Moussa, présidente de l’AMSME,  à recommander «  un permis de prudence ». Elle s’offusque de la montée vertigineuse des crimes sexuels qui touchent les jeunes garçons (six cas enregistrés) et incite les proches des victimes à plus de compréhension, même dans la douleur, et à ne pas victimiser davantage celles-ci pour ne pas les  confondre avec leurs agresseurs.

Relativement au suivi juridique des dossiers, cinquante-cinq agresseurs ont été écroués, quatorze n’ont pas été inquiétés, suite au désistement des plaignants. Treize n’ont pas été identifiés. Deux ont été libérés sans suite. Neuf placements sous contrôle judiciaire. Vingt-huit arrangements à l’amiable ou retraits de plainte. Un dossier est présentement en cours d’instruction au sein de la police. Mint Taleb Moussa déplore, cependant, que « la majorité d’entre eux finissent par obtenir une mise en liberté provisoire ».