Entre le maire de Rosso et sa première adjointe : Rien ne va plus

12 January, 2016 - 15:30

Le torchon brûle entre le maire El Wiam de Rosso, Sidi Mohamed Diarra, et sa première adjointe, Labaye Kane, pourtant issue du même parti. La tension a atteint un tel degré que Mme Kane est devenue persona non grata à la commune et la porte de son bureau défoncée et sa serrure changée. Malgré l’intervention de la tutelle et le soutien de la majorité des conseillers municipaux, le maire ne veut rien entendre. Labaye a, en effet, la ‘’fâcheuse’’  habitude, en tant que première adjointe, d’avoir son mot à dire dans la gestion et de ne pas rester les bras croisés devant la gabegie instituée désormais en règle. Celle qui se définit comme une  rossossoise ‘’pure et dure’,’ qui  se lance pour la première fois en politique, refuse de jouer les faire-valoir. Son témoignage en dit long sur le climat délétère qui règne désormais à la commune de Rosso : ‘’J’ai rencontré pour la première fois le futur député-maire de Rosso en juillet 2013 pour une affaire n’ayant rien à voir avec la politique. Quelques temps après, il est venu me rendre visite en compagnie du coordinateur d’El Wiam à Rosso pour me demander d’intégrer  leur liste pour l’élection municipale. J’ai accepté après beaucoup d’hésitations, n’ayant jamais fait de politique auparavant. Nous avons fait un travail remarquable sur le terrain et nous avons gagné les élections.  Mais les choses ont commencé à se gâter rapidement. Le nouveau maire a fait de la gestion une affaire personnelle. Je lui ai fait remarquer. Il m’a promis que cela ne se répétera plus. D’autres conseillers m’ont suivie dans ma démarche. En fait les problèmes ont commencé avec la signature du contrat pour la collecte des taxes au niveau du bac de Rosso. Le maire l’a signé avec un particulier sans avertir le conseil. Lors de la réunion du conseil municipal de décembre 2014, les conseillers ont exigé que ce contrat figure dans l’ordre du jour et demandé au maire pourquoi il ne rapportera à la commune que cinq millions d’ouguiyas par mois alors qu’il lui permettait d’encaisser sept par la passé. Le maire a reconnu qu’il a fait un contrat confidentiel et a refusé, par la même occasion, de fournir l’état d’exécution du budget 2014. Depuis lors, le conseil municipal est bloqué. Le hakem de Rosso a convoqué le conseil en février 2015 mais la réunion n’ pas pu avoir lieu. En réaction, le maire a bloqué mes indemnités pourtant votées par le conseil municipal et a poussé le parti à m’exclure. La lettre d’exclusion, n’ayant pas suivi la procédure normale, est pour moi nulle et non avenue. Dans ses tentatives de me pousser à bout, le maire, accompagné de son frère, a défoncé la porte de mon bureau et a changé ma serrure, en dehors des heures de travail. Depuis lors, je n’ai plus accès à mes affaires. Je voudrais prendre à témoin les populations de Rosso pour les éclairer sur ce qui se passe au niveau de leur commune et leur dire que je ne me bats pas pour des raisons personnelles. Je refuse de voir dilapidées les maigres ressources de la ville. La majorité des conseillers soutient ma démarche et on continuera à se battre jusqu’à ce que la vérité éclate.’’

 

Ben Abdella