Communiqué: Confirmation de position

19 December, 2015 - 01:03

Notre pays continue de vivre une crise multidimensionnelle provoquée par le coup d’Etat de Mohamed O. Abdel Aziz, le 08 Aout 2008, ouvrant la porte à une série de revers démocratiques ponctuée par un déclin sans précédent des libertés publiques : civiles, politiques, syndicales. Des libertés pourtant garanties par la Constitution de la République Islamique de Mauritanie. Sept ans après ce putsch honteux, l’aventure du Général Aziz n’a de cesse de conduire le pays et son peuple dans un noir tunnel fait d’effondrement des valeurs et de recul sur le triple plan démocratique, social et économique.

Non content d’avoir jeté le pays au bord du précipice, Abdel Aziz mène la Mauritanie vers la fragmentation, malgré son supposé désir de dialogue alors que le blocage, notamment, politique est de son seul fait. La perte d’espoir visible sur le visage de tous les Mauritaniens est le résultat de ce blocage, son refus d’ouverture et sa persistance à vouloir faire des populations de simples sujets malléables et corvéables à merci. C’est surtout son aversion pour tout changement qui fait perdurer les souffrances des Mauritaniens ; lui qui, avec ses amis généraux, militarise l’Etat et la société, dans le seul but de consolider un pouvoir qu’il n’est pas prêt à lâcher, jetant aux orties tous les idéaux, valeurs et principes démocratiques ainsi que toute idée d’alternance pacifique du pouvoir.

Les dialogues successifs, à commencer par les Accords de Dakar de 2009 (et ce qui en a résulté comme tromperie électorale), le dialogue "national" de 2011 (avec l’implication de certains forces et partis politiques pour des recommandations mort-né) ; les réunions et consultations de 2014 (à la veilles des élections truquées) et les rencontres à huis clos de 2015 dont la finalité cachée est une modification de la Constitution pour un troisième mandat, tous ces « dialogues », disons-nous, n’ont pour but inavoué et inavouable que la perpétuation du pouvoir d’un homme assoiffé et insatiable  qui conduit le pays vers des récifs où se briseront sans nul doute la cohésion sociale et le devenir économique.

Le recul du rôle de l’Etat et de ses institutions au profit des forces tribales, traditionnelles, sectaires et familiales, a engendré une bipolarisation mettant face à face les forces progressistes et démocratiques sous la bannière du Forum National pour la Démocratie et l’Unité, d’un côté, et les forces rétrogrades et féodales rangées dans le camp d’une majorité qui suce le pays, d’un autre côté.

Croyant en la justice de la cause des groupes défavorisés et marginalisés et en l’équité des ayants-droits, IRA-Mauritanie a continué et continue à faire sacrifice après sacrifice, appelant à plus de justice, à plus d’égalité, à plus de solidarité pour un vivre-ensemble fondé sur le droit de tous, sans distinction de communauté ou de classe, tel qu’édicté par les textes qui régissent la République.

Ce vivre-ensemble ne saurait se bâtir sans l’éradication de l’esclavage et le règlement définitif du passif humanitaire ; en plus d’une prise en compte des doléances des couches les plus déshéritées de la société mauritanienne. C’est dire que les arrestations, les procès, les prisons et la chasse à l’homme, durant les années 2010, 2011,2012 et 2014, contre les leaders et militants d’IRA-Mauritanie ne règlent rien et ne participent en rien à l’édification d’un Etat de droit par une indépendance réelle des institutions et la construction de l’homme. C’est dire surtout que cette répression et la volonté de marginalisation d’IRA-Mauritanie ne militent pas pour une Mauritanie réconciliée ; IRA-Mauritanie dont la lutte, l’engagement et la fermeté dans la conviction sont reconnus par le monde libre, au point de décerner à son charismatique leader moult prix et multiples certificats (aussi bien internationaux qu’onusien) pour récompenser son combat  pour la défense des droits de l’homme, la lutte contre l’arbitraire et le soutien des opprimés.

Qu’on ne s’y trompe pas : les autres leaders d’IRA-Mauritanie, à l’image de leur dirigeant, ont résisté une année entière dans les prisons et ils sont prêts à endurer d’autres sacrifices, même ultimes, pour faire triompher leur idéal d’une Mauritanie de justice et de fraternité. Notre jeunesse et nos vieux ont résisté pacifiquement par l’organisation de sit-in, de marches et de caravanes et la lutte continuera jusqu’au jour où tous les Mauritaniens se réveilleront égaux en droits et en devoirs.         

 

Consciente que les agitations du pouvoir et ses appels du pied aux forces vives (partis politiques, société civile, syndicats regroupés dans le FNDU) pour un hypothétique dialogue, ignorant au demeurant la vaillante lutte d’ IRA-Mauritanie, ne sont que de la poudre aux yeux d’un pouvoir prompt à rouler tout le monde dans la farine ;

 

Convaincue que ce pouvoir brille par son manque de sincérité et ne s’active, pour ce faire, que pour tromper l’opinion et lui faire avaler un troisième mandat anticonstitutionnel et antidémocratique ;

 

Rappelant à Mohamed Abdel Aziz que la crise que vit le pays est de son seul fait et qu’un troisième, quatrième ou dixième mandat ne l’exonérera, ni ne le sauvera (lui et tous ceux qui ont endeuillé et divisé les Mauritaniens) du verdict des hommes et celui de l’histoire ;

 

IRA-Mauritanie déclare aux forces politiques nationales, civiles et des droits humains :

 

  1. Qu’elle n’est pas concernée par ce qui se trame derrière les portes closes entre les représentants de l’autorité et ceux du FNDU ayant accepté d’aller au dialogue ; tout comme elle n’est pas concernée par ce qui naîtra de cet aparté dont le résultat n’engage que les participants ;
  2. Qu’elle demeure, avec le reste des mouvements des droits de l’homme, un pôle du droit humain, social et politique incontournable pour la résolution des grandes questions nationales qui détermine l’avenir du peuple mauritanien. Personne donc n’a mandat pour parler ou agir à son nom ;
  3. Qu’elle maintient sa ligne militante, libératrice et abolitionniste pacifique visant l’extension, la réalisation de l’égalité et l’équité des opprimés ; et que les arrestations, les procès, la répression et le dénigrement de leurs leaders ne fera qu’accentuer leur foi, leur détermination et leur ténacité dans leur approche pacifique, jusqu’à ce que soient atteints les objectifs ;
  4. Qu’elle s’engage à accompagner ses leaders dans leurs déclarations et communiqués pour les positions qu’ils ont prises avant leur arrestation et celles ultérieures pour des procès injustes. Mais sa main restera tendue malgré la rancune, le contournement, l’exploitation et le non acquittement, les fausses promesses et les engagements non tenus. Cette main restera tendue à toutes les forces nationales refusant l’esclavage et l’arbitraire ; afin de bâtir une Mauritanie juste, unie, réconciliée avec elle-même ; une Mauritanie où toutes les ethnies et composantes sociales jouiront de la liberté, de l’égalité et de tous les bienfaits d’une vie décente ;
  5. Qu’elle renouvelle ses revendications et en appelle à tous les hommes de bonne volonté, à ses amis et partenaires dans le développement pour la construction de la démocratie et les droits humains afin d’agir et d’exercer la pression nécessaire pour la libération rapide et sans condition de ses leaders : le président Biram Dah Abeid et le président Brahim Bilal Ramdane.

 

A la veille de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme des Nations unies,

 

Nouakchott, le 10 Décembre 2015

 

Commission de Communication