Assainissement de Tidjikja : Peut-on pérenniser ces actions citoyennes louables ?

1 December, 2015 - 11:10

 On assiste depuis quelque temps à la multiplication d’actions des bonnes volontés pour débarrasser la ville de Tidjikja de ses ordures. Des actions qui mettent à jour l’incapacité et de l’administration  et de la mairie à prendre cette épineuse question en charge. Pourtant Tidjikja n’est pas grande productrice d’ordures, seulement ses ordures sont déposées dans des zones dites « sensibles », comme les alentours des écoles mais aussi et surtout dans l’oued qui travers la ville d’est en ouest. Voici quelques actions réalisées récemment par les ressortissants de la ville.

Khalifa transport  transporte les ordures

A l’occasion la célébration de la fête de l’indépendance et des forces armées, Khalifa Transport a organisé une opération de ramassage des ordures de la ville de Tidjikja. L’un des principaux transporteurs  de la région a mobilisé sur fonds propres des bennes et des bus pour ramasser et transporter  hors de la ville les nombreuses ordures qui jonchaient particulièrement les alentours des écoles primaires et secondaires de la ville. Contacté par le Calame, Khalifa Ould Mohamed Ould Hamod justfie ainsi son action : « Cette ville où je suis né  me rapporte de l’argent, je pense que  j’ai le devoir de contribuer à son épanouissement ;  la célébration de l’indépendance nous a donné l’occasion de faire ce geste pour la ville qui devenait sale, nous avons profité de cet évènement , plus exactement, du  25 novembre, fête des forces armées pour réaliser cette action, nous avons informé les autorités administratives et municipales et  les directeurs des écoles.» Et le transporteur d’ajouter: je pense  pouvoir rééditer  cette action dans un avenir proche  et espère  également voir toutes les bonnes volontés entreprendre ce genre d’actions pour contribuer à rendre notre capitale régionale attractive.

 

Opération « Tidjikja ville propre » :  les ressortissants de la vile mettent la main à poche

                      

L’action de Khalifa Transport intervient quelques mois après  une autre opération, appelée celle-là « Tidjikja ville propre ». Intervenue à la veille du démarrage de la 6e édition du festival des dattes, fin juillet, début en août, cette initiative citoyenne  avait  pour objectif  de débarrasser la ville des tas d’immondices qui  jonchaient  les rues,  ruelles, places publiques  et les deux batha (oued) de Tidjikja, s’étendant  sur  une quarantaine de km, en amont et en aval de la ville. C’est d ‘ailleurs pour Tidjikja, le fondement économique de la ville, parce qu’il abrite de nombreuses palmeraies.  

Pour en arriver là, il a été  identifié et  aménagé un site d’enfouissement hors de la ville, préparé  des sites de transit avant de  procéder à la collecte des ordures et au dessouchage des arbustes de la Batha. Cette action a  impliqué et donc profité   à un  grand nombre de citoyens de la ville, à faible revenus. C’est là,  un  autre objectif de  la commission.

Pour  préparer et  exécuter cette opération, il a été mis sur pied une commission de  cinq personnes,  présidée par Sidi Ould Choumad Ould Zeine. Ce bureau comprend Yahya Ould Béchir (Trésorier), Mohamed Abdi, Taleb Mohamed et Beddi  Ould Cheini (membres). 

La commission  a lancé un appel à contribution pour  la réalisation des premières actions  à  la veille du festival de Tidjikja, rappelle son président. Les cadres et citoyens  de Tidjikja ont répondu à l’appel ; les contributions se sont élevées à 1985000 Um versées dans un compte N° 301920 de l’agence BCI de Tidjikja, précise le trésorier.

"Avant le démarrage de l’opération d’assainissement de la ville, nous membres de la commission avons pris contact avec  les autorités administratives et  de la communale  pour leur expliquer les objectifs de l’opération", a indiqué Sidi Ould Choumad Ould Zein.

Pour exécuter l’opération,  un appel d’offres restreint a été lancé pour l’enlèvement des 7 sites  identifiés  dans  «l’Opération, ville propre », renseigne le trésorier, Ould Béchir.

Quatre opérateurs locaux  ont soumissionné et le dépouillement effectué en leur présence. Le coût de l’opération  s’élève à 2.920.000 UM. Et comme les ressources de la commission  ne pouvaient couvrir l’ensemble des sites,  ceux  jugés  «prioritaires » ont été retenus : Batha-Festival, Jardins Agouji, Semsiyatt, Hôpital, El Maaleh pour un coût de 1.880.000 UM.

Le président de la commission, accompagné du Hakem central et de l’adjoint au maire,  et deux autres membres de la commission  ont visité les sites  traités. Les autorités n’ont pas manqué d’exprimer  leur satisfaction pour le travail citoyen réalisé.

Le rapport final  de cette opération que le Calame a pu consulter démontre que  cette opération s’est déroulée dans une transparence totale. L’ensemble des opérations  est  clairement  détaillé.

La commission, qui est à la recherche des  financements, compte poursuivre cette opération.  La ville ne manque pas de potentiel, il suffit que ses fils acceptent de mettre la main à la poche.

L’opération « Tidjikja, ville propre » vient  prouver que  les citoyens ne doivent pas attendre tout de l’État et des mairies. Ils doivent, à travers des actions citoyennes de ce genre  contribuer et/ou  participer à l’édification de leur cité, la rendre agréable… Bel exemple à suivre !

 L’action entreprise récemment par Khalifa Transport vient prouver la nécessité pour ne dire l’urgence de pérenniser cette opération citoyenne « Tidjikja, ville propre » au lieu de s’arrêter à des opérations coup de poing.