28 novembre : Ould Beibacar rappelle les exécutions d’Inal

28 November, 2015 - 15:57

Après l’interdiction  par les autorités  de la  tenue  de  la conférence que le colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar  devrait tenir à l’Espace Galaxy, ce 28 novembre, AJD/MR ,  maitresse  d’œuvre  a délocalisé  cette  manifestation  dans   son siège social à Sebkha. Un siège qui a refusé du monde. Le public venu nombreux  était obligé  de prendre  place dans  la rue, sous le soleil pour  écouter le conférencier à travers des hauts parleurs installés à cette occasion.

Dans son exposé, le conférencier, connu pour ses sorties très  courageuses  et  fracassantes,  sur cette page sombre de l’histoire du pays  et  qui, visiblement dérangent  le pouvoir  en place, a relaté  les massacres des officiers, sous officiers et  hommes de troupes negro-mauritaniens  par leur frères d’armes arabes, dans la nuit du 27 au 28 novembre 90, à Inal. Ould Beibacar a énuméré les noms des 28 victimes et a  demandé au public de prier  pour le repos de leurs âmes.

Poursuivant son exposé, l’officier à la retraite a également  rappelé les autres cas de massacres  dans d’autres casernes  militaires mais aussi dans la forêt de Bakaw (Boghé) et  à Maghama où les têtes des victimes  civiles ont été brandies   et  exposées  au public , invité   et forcé à danser autour.  

Le conférencier a mis cette  folie meurtrière qui s’est emparé de l’armée nationale sur le compte d’une poignée d’extrémistes arabes (baasistes et nacéristes) qui, au lieu d’être sanctionnés, ont plutôt bénéficié de promotion. Ould Beibacar, qui devrait répondre à la question de savoir si  Inal a définitivement souillé le 28 novembre,  a  indiqué que ces massacres  restées impunies ont entaché cette  date qui devrait marquer la joie de tout un peuple, mais qui hélas a plongé une partie de ce peuple dans l’amertume et le dégoût.

Face à l’impunité consacrée par une loi d’amnistie votée en 93,  l’officier à la retraite  préconise le devoir de vérité et le devoir de justice, car pour lui, seules les victimes peuvent pardonner leurs bourreaux.  Les tentatives de règlement opérés par l’actuel pouvoir ne  sont   qu’une manœuvre dilatoire pour  protéger les  bourreaux, selon lui.

Parlant de la délocalisation des manifestions du 28 novembre à Nouadhibou, 250 Km d’Inal, Ould Beibacar dira qu’elle constitue une insulte à la mémoire des victimes  et consacre  l’impunité.

Enfin, pour le conférencier, la Mauritanie est pays multi-ethnique,  les negro-mauritaniens ne sont pas étrangers, mais des patriotes  qui ont fait leur preuve  pendant la guerre du Sahara, c’est pourquoi, il faut lever le coin du voile qui entoure  les massacres des  militaires et civils négro-mauritaniens, afin de permettre aux  ayants droit de faire leur deuil, ensuite de pardonner  pour  que la Mauritanie  préserve son unité  et aille de l’avant, pour le bonheur de tous.     

Plusieurs personnalités politiques, les ayants droit des victimes  et les  rescapés  militaires et civils, les  rapatriés  ont pris part à cette conférence. Les premières ont apporté, chacune, selon son expérience et sa contribution.

Rappelons que la veille, l’AJD/MR  a organisé une veillée funèbre  dans son siège à la mémoire des martyrs d’Inal.