Politique : Le FNDU fait attendre Ould Mohamed Lagdhaf

18 November, 2015 - 15:18

Le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) joue les prolongations ; il fait attendre le tout puissant monsieur  dialogue du pouvoir, Dr Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf, actuel ministre secrétaire général de la présidence. Après l’accueil  favorable que la majorité présidentielle a réservée au tout nouveau président du FNDU, le monsieur dialogue  du pouvoir a demandé à rencontrer Me Ould Bouhoubeyni pour relancer le processus entamé avec  le forum  il y a quelques mois et que les journées préliminaires de concertation  pour le dialogue, organisées par le pouvoir,  fin septembre  dernier  avaient  fini d’interrompre.

Depuis lors, le gouvernement attend, il attend un FNDU englué, semble-t-il, dans des discussions, notamment au sein du pôle politique qui rassemble 11 partis politiques. Si  les syndicats et des personnalités indépendantes  sont pour un dialogue avec le pouvoir, pour au moins écouter la proposition du pouvoir, les partis politiques  peinent à harmoniser leurs points de vue. Depuis qu’Ould Mohamed Laghdhaf a fait sa proposition, le forum  est enlisé dans des débats  qui traînent en longueur.  Même si  on peut  comprendre  le souci  permanent du pôle politique de garder sa cohésion, de rester uni, d’éviter donc l’implosion que nombre de ses détracteurs  lui souhaitent, le forum se doit de ne pas donner cette impression de ne gérer que le dialogue. Répondre à une invitation du pouvoir ou accepter d’aller au dialogue ne signifie pas sceller un autre accord. Il suffit tout simplement de rester vigilant, d’éviter  de se faire rouler, pour une 2e fois,  dans la farine  par un pouvoir qu’on suspecte  de manœuvrer  pour offrir à son chef un 3e mandat  et qui refuse de clarifier ses attentes du dialogue qu’il prône depuis bien longtemps.

A en croire certains  responsables politiques de l’opposition, le forum fera connaître sa réponse ce mardi.  Le pôle politique aura, pense-t-on, terminer ses conciliabules.  Et toujours selon nos sources, il y aurait de lourdes tendances pour que le RFD qui se fait tirer difficilement  les « oreilles » accepte enfin de franchir le Rubicon. En effet, pour le RFD, le pouvoir n’a jamais respecté ses engagements, du coup, ce principal parti de l’opposition a choisi  la prudence, réclamant  le maximum de garantie pour aller au dialogue.

Côté pouvoir, on attend sans  empressement. Et selon des confidences, on doute justement  de l’engagement du RFD qu’on accuse de bloquer le dialogue. Pour nos interlocuteurs, le RFD ne veut de dialogue, ce qu’un haut cadre du parti rejette catégoriquement avant d’ajouter : ‘’on ne va pas se faire avoir deux fois : ou c’est un dialogue franc et sincère, on y va, ou c’est une farce, auquel cas, ce sera sans nous’’ Une position défendue par Me Mahfoudh Ould Bettah, président du pôle politique du FNDU qui  prévient que le forum ne participera pas à un dialogue dont le seul objectif est de préparer un 3e mandat pour l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz. Quelques responsables de l’UPR, principal parti de la majorité présidentielle interrogés par le Calame rejettent  cette hypothèse  et  claironnent que le président de la République respectera  la Constitution.