Education nationale : Des missions inutiles

12 November, 2015 - 17:48

Le ministère de l’éducation nationale vient de dépêcher plusieurs missions dans toutes les régions du pays dirigées par des responsables des directions centrales, conseillers et chargés de mission. L’objectif de ces missions est de recueillir des informations relatives aux établissements scolaires des ordres du fondamental et du secondaire. Des données liées au personnel, au matériel didactique et aux infrastructures. Ce qui devrait permettre de connaître les besoins des différentes structures d’enseignement afin de pouvoir le cas échéant combler ces déficits et procéder aux réglages et équilibrages nécessaires. Pour cela, le ministère va mobiliser un montant qui avoisinera le cent millions d’ouguiyas pour couvrir les frais de cette mission en termes d’honoraires et de carburant. Habituellement, les frais de mission varient entre quatre cents mille et huit à neuf cents mille selon le grade et la responsabilité des fonctionnaires mobilisés. Or, normalement, le ministère aurait bien pu se passer de ces missions. Sinon, à quoi servent alors la quinzaine de directions régionales de l’éducation nationale ? En principe, les rapports de fermeture de ces directions et de leurs services secondaires (inspections départementales de l’éducation nationale) devraient suffire à obtenir toutes les informations (à rien, juste un clic) que ces missions sont censées rechercher si chèrement à coup de dizaines de millions (au moins cent millions). Ou si alors, le ministère n’a pas confiance en ces directions régionales. La solution est simplement de changer leurs responsables, ce qui ne coute pas d’argent. Mais il est clair qu’en organisant ces missions inutiles, le ministère et ses responsables ont leurs raisons que seuls eux connaissent. De vieilles pratiques d’un vol (mal) organisé de l’argent public que chacun sait, mais sur quoi les autorités ferment l’œil. Pour ensuite tympaniser le monde avec des slogans aussi creux que la lutte contre la gabegie et autre bonne gouvernance et rapprochement de l’administration de l’administré auxquels plus personne ne croit depuis longtemps.