OMVS bamboula

3 November, 2015 - 11:41

Depuis qu’il a été parachuté, en Avril 2013, à la tête de l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), à la place du mauritanien Mohamed Salem ould Merzoug (dont le bilan fut un des plus impressionnants), le guinéen Kabiné Komara pèche par inaptitude. Les grands projets que son prédécesseur avait pourtant mis sur les rails dorment, désormais, dans les cartons. Les bailleurs de fonds, jadis prompts à mettre la main à la poche, tant la gouvernance de cette organisation, symbole parfait d’une coopération sous-régionale réussie, leur inspirait confiance, rechignent de plus en plus à s’engager. Il faut dire que la réforme instaurée, en 2013, par les chefs d’Etat, lors du Sommet de Nouakchott, fondant une organisation tricéphale (avec un Haut-commissaire, son adjoint et un secrétaire général qui se taillent des salaires et des indemnités mirobolantes), a alourdi la gestion et suscité un tiraillement permanent. Résultat des courses : une organisation bloquée, une navigation à vue et un haut-commissaire pigeon voyageur voltigeant à prendre part à la moindre petite manifestation, même sans importance ni, parfois, aucun lien avec la structure qu’il dirige. Ce que le journal Les Afriques a qualifié, dans un article récent, de « bamboula » permanente.

Au sein même de l’organisation, c’est la lassitude et le sentiment qu’on fait du surplace. Aucun nouveau projet n’a pas été initié et ceux qui existaient déjà (comme le Projet de gestion intégrée des ressources en eau, PGIRE 2) n’arrive toujours pas à décoller. Son coordinateur, qui devait être un mauritanien,  sera finalement sénégalais mais il n’a pas été choisi jusqu’à présent. Alors que c’est un projet-phare de l’organisation dont la réussite aura des répercussions positives sur le bassin du fleuve et ses populations. Mais ce n’est pas la première fois que notre pays est lésé. Des entreprises nationales, qui ont pourtant achevé les travaux pour lesquels elles ont été choisies, n’arrivent toujours pas à se faire payer par l’OMVS. Une fois, c’est le manque d’argent ou la non-objection du bailleur de fonds, une autre, c’est un problème de rapport final ou de travaux « mal achevés ». Les prétextes classiques pour ne pas mettre la main à la poche. Et dire que l’OMVS va se taper encore deux ans dans ce climat délétère…