Un voyage non à propos

7 October, 2015 - 10:19

Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a quitté Nouakchott Mardi 6 octobre en partance pour l’Arabie Saoudite sur invitation du roi, selon un communiqué officiel. Une visite de travail, confirme la présidence de la république. Comme d’habitude, il est accompagné d’une délégation composée de plusieurs personnes dont les ministres des affaires étrangères, de l’économie et des finances et du gouverneur de la banque centrale entre autres directeur de cabinet, chargés de missions et conseillers. L’épouse du président, Marième Mint Ahmed alias Tekeiber est aussi du voyage. Passée la première année de son arrivée au pouvoir en août 2008 à travers un coup d’état contre un président démocratiquement élu, Mohamed Ould Abdel Aziz tombe curieusement dans l’un des travers (la voyagite aigue) qui lui a servi d’argument à remettre en cause tout un processus qui venait de sortir le pays d’une crise. Si Sidi Ould Abdallahi voyageait, Ould Abdel Aziz n’est jamais resté au pays un mois de suite. En sept ans, il a fait plusieurs fois le tour du monde claquant ainsi des milliards d’ouguiyas en frais d’hôtels, de mission et autre kérosène. Des voyages qui frisent l’inutilité pour aller voir un stand d’exposition à Milan ou faire le touriste de luxe quelques parts sur les hauteurs des montagnes de Chine. Si Khatou accompagnait Sidi dans ses voyages, Tekeiber n’a jamais été en reste derrière son époux de président. Mais pour cette fois, le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz vers l’Arabie Saoudite alors que le pays souffre d’une fièvre hémorragique qui a déjà fait quatre morts et qui installe une véritable psychose au sein des populations est tout simplement incompréhensible voire irresponsable. Les voyages peuvent attendre. La santé des citoyens devrait être une priorité. Au lieu de cela, le président Ould Abdel Aziz aurait été gêné par la confirmation officielle de son ministère de la santé de la présence de la fièvre de la vallée du Rift en Mauritanie après plusieurs semaines de silence sur un mal qui commence à faire des ravages. Fièvre du Rift, dengue ou peut-être même une pathologie plus grave qu’Allah nous préserve,  la Mauritanie serait-elle comme le pensent certains dans la paume d’un Satan ou entre les mains d’un je m’en-foutiste?