Ebola, pile ou face, pile et face

2 July, 2015 - 03:44

Ebola côté pile

Ebola en Occident, avec cette soignante espagnole, Teresa Romero, premier cas de contamination hors d'Afrique. Suivie, dès les premiers instants, suite à sa contamination, à Madrid, lors des soins prodigués à Manuel García Viejo, un missionnaire rapatrié, par avion, du Mali. Tout le monde s’est ému du décès de celui-ci, en se passionnant au feuilleton de la guérison de son infirmière. Même prise en charge par leur patrie, pour deux américains: Le médecin missionnaire Kent Brantly et son assistante Nancy Writebol rapatriés du Libéria et sauvés grâce à un sérum.

 

Ebola côté face

Ebola en Afrique plus de 10 000 cas et plus de 5 000 morts. Pendant des semaines et des mois, on a parlé de 500, 1 000, 2 000, 3 000, 4 000, 5 000 mais 5000 quoi ?  Ces morts ne sont pas des personnes, Ils n’ont pas de nom, il n’y a pas, parmi eux, des soignants comme Teresa ou des médecins comme Brantley. Des citoyens braves, des femmes, des enfants, des soignants, des militaires… Ne méritent ils pas plus de considération de leur pays, n’ont ils pas été aux mêmes écoles que Brantley, ne se sont-ils pas sacrifiés pour les autres ?

Quelle mobilisation de leur pays ? Quelle considération ? Et, pourtant, ce sont les mêmes professionnels que ceux d’Espagne ou des USA ; pourtant, leur pays se targue d’être aussi souverain que ceux-là et de disposer d’un ministère de la santé, sinon aussi bien pourvu, du moins fort de budget de plusieurs milliards. Mais les premiers qui ont pris les choses en main, ce ne sont pas nos dirigeants africains ; les premiers qui ont montré de la considération pour leurs citoyens ne sont pas de notre continent. Tous nos dirigeants ont montré leur incapacité à considérer l’importance de la vie d’une personne ; je veux dire, autre que la leur et de leur entourage ; et à agir, en conséquence, avec tous les moyens disponibles. Nous méprisons les valeurs que nous sommes censés cultiver.

 

Ebola pile et face

Les victimes d’Ebola, en Occident, étaient des humains ; en Afrique, seulement des chiffres égrenés, à longueur de journée, et le salut n’est, finalement, venue que de la mobilisation internationale. J’aurais souhaité voir nos dirigeants prendre leurs responsabilités et agir rapidement, même avec les moyens du bord, sans attendre la Communauté internationale. Par dirigeant, j’entends tous les dirigeants d’un pays : politiques de tout bord, militaires, religieux, communautaire, privés, communicateurs, volontaires… Agir, de concert, pour que chaque vie compte et que chaque citoyen se sente reconnu et valorisé. Comme Teresa ou Brantley, ils méritaient, tous et toutes, d’être considérés, pris en charge, rapatriés ou suivis, médicalement et, même, médiatiquement, au lieu d’être mis sur le banc de touche de la fatalité. Que nos dirigeants tirent la leçon de tout cela, pour que, plus jamais, cette situation ne se répète ! Qu’ils prennent les choses en main : l’assistance, plus jamais ! L’appui et le soutien, oui mais à des efforts pensés, dirigés et exécutés, par nous-mêmes et pour nous-mêmes !

 

BEJ