Le CSA a fait tout haut ce que d’autres font tout bas

18 June, 2015 - 13:03

Propulsé Commissaire à la Sécurité Alimentaire (CSA) par un décret présidentiel  quelques jours seulement avant le vote aux élections  municipales et législatives du 23 novembre 2013,  comme si il y avait une relation de cause à effet, Sid’Ahmed Ould Babe doit sa promotion avant tout à sa collectivité tribale, laquelle avait  interpellé le Président de la République lui faisant part de son indignation  face aux choix exclusifs de l’UPR dans cette consultation.

Pire, la communauté, dont il est issu et qui avait toujours sa part dans la répartition  du gâteau s’est vue retirer l’unique poste électif qu’elle occupait au niveau de la Moughataa  de Oualata dont il est originaire ou sur laquelle il est comptabilisé. Ce fauteuil  qui lui revenait traditionnellement a changé d’occupant. Voilà succinctement les principaux mobiles qui sont derrière la nomination de Sid’Ahmed Babe. L’irruption au sein du gouvernement de Ould Ehil Daoud, actuel ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originelle et appartenant au même ensemble que Ould Babe, augurait de la sortie de celui-ci si l’on s’en tient à la règle des dosages. Beaucoup disent qu’il n’attendait que son heure. On lui a envoyé l’IGE mais l’affaire du camion bourré de produits alimentaires était la goutte qui a fait déborder  le vase.  Piégé (par qui ?) le CSA  a été conseillé  de faire comme ses prédécesseurs. Il  passe à l’action mais ni  l’art ni la manière avec lesquels la généreuse opération a été menée ne plaident en faveur du  donateur.

Pris la main dans le sac, Ould Babe ne pouvait échapper aux mailles du filet de  ses détracteurs  qui, semble-t-il, ont contacté certains organes de presse, leur indiquant le lieu de la livraison des produits pour les filmer. Survient donc sans surprise le limogeage de cet ancien  cadre du groupe BSA novice en matière de gestion qui s’est retrouvé par un concours de circonstance a la tête de la plus juteuse des boites. Il a été probablement   victime de la guerre de lobbies qui gangrènent le système dans tout son sillage.

Il n’a fait que réitérer une tradition. Bonne ou mauvaise, c’est selon !

Mais l’histoire rampante  de la rectification nous a appris que les limogés, écartés ou relevés, ne tardent pas à être remis en selle. Les exemples ne manquent pas : Englué dans l’imbroglio ploilitico-tribalo-financier, qui pouvait  imaginer que Ould Raiss emporté, par l’affaire de la MAURISBANK, pourrait revenir un jour aux commandes?

 

Moustapha O/ Bechir