Dr. Mohamed Lemine Ould El Hacen, Secrétaire Exécutif chargé de l’Eveil Politique au parti de l'Union Pour la République (UPR):

9 July, 2014 - 04:39

‘’La réalisation, à presque cent pour cent, du programme électoral de 2009, est un argument de poids qui a «décidé» les électeurs à plébisciter le président pour un second mandat’’

Le Calame : Votre candidat vient d’être élu à l’issue de la dernière présidentielle. Qu’attend le peuple mauritanien de ce second mandat à votre avis ?

 

Mohamed Lemine Ould Hacen: Permettez-moi tout d’abord d’exprimer mes vœux les meilleurs à l’ensemble des mauritaniens à l’occasion du mois béni du Ramadan. Puisse Allah faire que ce mois nous apporte, ainsi qu’à la oumma, paix, sécurité, stabilité, concorde et prospérité. C’est aussi l’occasion de féliciter les militants et les militantes de l'Union pour la République et le peuple mauritanien du déroulement, dans le calme et la transparence des élections présidentielles. Pour ce qui est de votre question ; comme vous l’avez si bien dit, notre candidat, Son Excellence le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, a obtenu à nouveau la confiance du peuple mauritanien, ce qui n'est guère surprenant car il a respecté ses engagements et tenu ses promesses. La réalisation, à presque cent pour cent, de son programme électoral de 2009 est un argument de poids qui a « décidé » les électeurs à le plébisciter pour un second mandat.

Au regard du volume des réalisations accomplies et qui ont permis de placer le citoyen au centre de toutes ces actions, j’estime que les Mauritaniens ont voulu signifier par cette incontestable réélection de notre candidat leur attachement à la consolidation des acquis et à l’élargissement du champ des actions à entreprendre. Ils aspirent donc à en tirer le plus grand profit et participer, ainsi, à l’œuvre de consolidation et de préservation de l’équilibre et de la stabilité de notre cher pays. C’est donc le choix du développement intégral annoncé par le programme de notre candidat vainqueur.

 

Le taux de participation a été honorable, ayant atteint 56,42%. Avez-vous prévu un pourcentage plus important?

 

-Nous n’avons à aucun moment douté de la loyauté du peuple mauritanien et de son inconditionnel attachement au programme de notre candidat.  Le score honorable qu’il a réalisé, malgré la chaleur et les difficultés de déplacement vers les bureaux de vote dans certaines régions, démontre l’adhésion de la grande majorité des mauritaniens à ce programme. C’est le lieu de souligner que l'état de la liste électorale qui a été élaborée, pour l’essentiel, sur la base de celle établie pour les élections législatives et municipales, a pesé sur le taux de participation ; les électeurs s’étaient inscrits partant de considérations locales, donc pas en fonction de leur lieu de résidence. Le contexte scolaire marqué par les examens de fin d’années a aussi empêché  certains électeurs d’effectuer le voyage pour aller voter.

 

Il est vrai que nos prévisions étaient plus élevées mais les facteurs précités ont contribué à situer le taux de participation à 56.55%. Force est de reconnaître que ce taux est très honorable comparativement au taux de participation dans la plupart des pays démocratiques.

Permettez-moi de vous rappeler, qu’en Algérie,  ce  taux était de 51,7%, lors des élections présidentielles du 17 avril dernier,  au Mali, ce  taux était de 48,98%,  au cours des élections présidentielles tenues dans ce pays,  le 28 juillet 2013.  Il était de  51,58%, au Sénégal,  lors des élections présidentielles du 26 février 2012 et de 45%, au Maroc,  lors des élections législatives du 25 novembre 2011.

 

 

Le Forum de l'Opposition Démocratique et le Parti de l’Alliance Populaire Progressiste ont invité à boycotter ces élections. Pensez-vous que le peuple mauritanien a répondu à cet appel?

 

-Les urnes ont livré leur réponse ! Le peuple mauritanien a démontré sa maturité politique et manifesté son rejet de la logique du boycott par laquelle l’opposition dissimule sa frousse d’aller au devant des électeurs et son incapacité politique à contribuer à l’ancrage de la culture démocratique qui place l'intérêt national au dessus des orgueils individuels et des calculs politiciens.

 

 

-Immédiatement après l’accomplissement de son devoir civique, votre candidat a exprimé sa volonté de coopérer avec l'opposition dans la construction de la patrie. Que proposez-vous à l'opposition comme concession, cette fois, afin de la convaincre d'accepter le dialogue?

 

-Cette volonté ne s’est pas manifestée que lors de ces élections. C’est une constante qui témoigne de la disponibilité du Président de la République à construire le pays avec la participation de l'opposition qui demeure figée dans une attitude de négation et de refus. Je puis vous assurer que le dialogue constitue, pour Son Excellence Monsieur le Président de la République, un principe.

Pour ce qui est de votre question, j’ai comme l’impression que l'opposition n’est pas effectivement prête au dialogue ; les différentes invitations au dialogue auraient dû aboutir à un résultat. L’appel au dialogue, plusieurs fois réitéré, n’a pas malheureusement amené l’opposition à adopter une position claire pour le dialogue. J’espère, pour le bonheur de notre pays, que l'opposition arrivera à plus de réalisme en adoptant une attitude pleine de sagesse afin de permettre la mise en place de conditions idoines pour que chaque partie joue son rôle constitutionnel.

 

 

Récemment des rumeurs ont circulé dans les rangs du Parti Union pour la République au pouvoir à la suite de la désignation du directeur de campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz en dehors du Parti. Comment voyez-vous cela?

 

-De quelles rumeurs parlez-vous ? Je n’ai eu vent d’aucune rumeur allant dans ce sens même si je reconnais que nous vivons permanemment dans la rumeur et les faux montages. La rumeur est entretenue et diffusée par certaines personnes qui sont les seules à savoir pourquoi elles le font ; il s’agit d’une survivance de la période d’exception.

 

 

-Que répondez- vous à ceux qui disent que les élections du 21 juin n’ont pas résolu la crise politique dans le pays?

 

-De quelle crise politique parlent-ils ? Je ne comprends pas du tout ! Toutes les structures du pays fonctionnent ; les institutions politiques marchent et les services publics sont rendus dans les conditions normales. Est-ce que l’opposition n’a pas le loisir d’exercer toutes ses activités sauf celles qu’elle s’est interdite elle-même ?

 

 

-Vous avez coordonné la campagne du Parti Union pour la République au niveau de la Wilaya ​​du Tagant. Quelles sont les leçons que vous en tirez?

- La leçon la plus importante que j’ai tirée de cette mission est que les populations du Tagant sont très attachées à la préservation des acquis et n’adhèrent aucunement  aux appels au boycott. La satisfaction est que les résultats ont été très largement en faveur de notre candidat.

D’ailleurs, notre partie, UPR a dépêché des missions de campagne sur l’étendue du territoire national.  Nous avons été les seuls à ouvrir la campagne précédente, au bon moment et partout dans le pays.

 

Propos recueillis par Dalay Lam