Mauritanie: afflux de réfugiés fuyant les violences au nord du Mali

27 May, 2015 - 02:29

La recrudescence des violences dans le nord du Mali entraîne un nouvel afflux de réfugiés dans les camps aux frontières des pays voisins. A Mbera, dans le camp mauritanien, le HCR enregistre de nouvelles arrivées ces dernières semaines avec une nouveauté : la présence de Peuls de la région de Nampala qui fuient les arrestations de l'armée malienne dans les campements d'éleveurs.

 

Des dizaines de femmes et d'enfants sont arrivés en camion ces derniers jours au camp de Mbera, en Mauritanie. Originaires de Dioura ou Nampala, au sud de Tombouctou, ces Peuls disent avoir fui des violences contre leurs campements, comme le raconte le coordinateur des réfugiés qui les a accueillis à Mbera. « Ils disent qu’il y a plus de cent personnes arrêtées dans leur zone et qu’il y a l’armée malienne qui est en train de fouiller leur maison, les torturer, les frapper, rapporte-t-il. Et qu’ils sont partis à cause de cela. »

Le HCR qui gère ce camp de Mbera confirme : c'est la première fois que l'on enregistre un tel afflux de populations peules dans ce camp. « Les Peuls représentaient moins de 1% de la population. La majorité de la population du camp de Mbera, ce sont surtout des Arabes, à 50,8% et des Touaregs, qui représentent 48%, explique Sébastien Laroze, chargé de communication pour le Haut Commissariat aux réfugiés à Nouakchott. Cet afflux intervient dans un contexte où on pensait que les choses se stabilisaient un peu au camp de Mbera et en fait on se rend bien compte aujourd’hui que la situation est toujours volatile, toujours précaire. »

Le HCR et les réfugiés eux-mêmes craignent de nouveaux afflux en raison des récents pics de violences dans ces régions, comme l'explique Ahmedou ag Abouhari, coordinateur des réfugiés de Mbera : « Il y a eu une attaque entre Goundam et Tombouctou, il y a eu une attaque dans la ville de Bintagoungou, à Léré. Il y a des attaques partout », déplore-t-il.

Le camp de Mbera compte officiellement 52 355 réfugiés.

 

 

RFI