De l’avis des observateurs, le Gorgol n’a pas lésiné sur les moyens pour accueillir le président de la République. Un accueil Républicain, diront certains, un accueil suscité et/ou motivé, diront d’autres. En tous les cas, les populations sont sorties massivement pour la circonstance. Le Rais, qui voulait semble-t-il, écouter les doléances des populations ne peut plus prétexter, comme son mentor Ould Taya  que l’administration territoriale ne remonte pas l’information ; il est venu et a vu les problèmes des populations. Dieu sait qu'ils ils sont légion dans cette partie du territoire qui a souffert et continue de souffrir de tous les maux : déportations, marginalisation, confiscation des terres, « enrôlement discriminatoire». Dans cette vallée du Fleuve Sénégal, ils sont des milliers de citoyens sans papiers d’état civil, sans certaines infrastructures de base (eau, écoles et dispensaires), celles qui existent sont souvent  sans infirmiers, sans enseignants…. 

 

 La visite du président de la République à l’intérieur du pays devrait être l’occasion de passer en revue l’ensemble de ces problèmes, une occasion pour leur apporter des réponses  mais hélas, les populations, si elles ne sont pas reléguées au second plan, sont priées par leurs élus et autres   cadres de s’abstenir d’ «indisposer l’hôte » par certaines de leurs interpellations. Pourtant, eux qui prétendre militer au sein du parti au pouvoir, ou au sein de sa galaxie, eux qui prétendent pouvoir voir le président régulièrement, ne pipent mot sur les préoccupations de leur "base", eux dont la majorité a  brillé  par un  retard à l’arrivée du président à l’aéroport de Kaedi. Tout ce qu’ils peuvent dire c’est: «nous avons mobilisé nos gens pour vous accueillir », « nous sommes tous derrière vous », ceci dans le meilleur des cas, dans le pire, ils plaident pour leur promotion ou pour celle de leurs proches ou progénitures.   

Parmi les nombreux problèmes des populations de la vallée la plus importante, pour certains est la «reconnaissance de la citoyenneté des riverains» ou de « leur appartenance à la Mauritanie » devrait être posée sans détour au président de la République.

Espérons que faute d'avoir raté l'occasion en or de les exposer au président, les cadres et militants de l’UPR, parti au pouvoir vont  interpeler l’ex ministre Thiam Diombar, présent à l’accueil du président de la République au Gorgol. En effet, M. Thiam, membre du bureau exécutif de l’UPR est chargé des questions de la vallée du fleuve au sein dudit parti. L'ex ministre devrait rentrer de ce déplacement au Gorgol avec une pile de requêtes des riverains du fleuve; le devoir lui incombe de les défendre auprès des ministres et directeurs de projets et programmes.

Il faut noter que c’est là la première sortie de  l’ex ministre des  finances  limogé, il y a quelques mois du gouvernement. Parmi les cadres qui accompagnaient l’ex ministre, on notait M. Bâ Bocar Soulé, maire de Bagodine, membre du CN de l’UPR et  PCA de la SNDE.

 

La réponse rapide à certaines doléances des populations, comme l'ordre présidentiel donné au ministre de l'hydraulique et de l'assainissement de poser la première pierre du forage du village de  Dolol qu'un notable réclamait édifierait les populations. Pour Rappel Dolol se situe à quelques quarante kilomètres de  Maghama.