Faits divers… Faits divers… Faits divers…

2 April, 2015 - 03:00

Jaloux, il tue son rival

Il y a quelques jours, au quartier 18 de Dar Naïm, un jeune homme roucoule en compagnie d’une jeune fille, dans une maison non loin de la boutique Jumbo, quand deux autres jeunes hommes entrent soudain. Une altercation oppose l’un des nouveaux venus au tourtereau. Ce dernier assène un violent coup de poing à son antagoniste. La réaction est rapide : deux coups de poignard au ventre ! La fille intervient pour empêcher l’agresseur de poursuivre son charcutage.

On évacue aussitôt le blessé au Centre hospitalier national. Las ! Il décèdera juste à l’entrée de celui-ci. Des éléments du commissariat de police de Dar Naïm 1 se rendent sur place pour dresser le constat. Le tueur a déjà disparu avec son compagnon. Mais, grâce aux indications de la fille, sa traque ne dure pas. Il sera arrêté le lendemain, alors qu’il sirotait du thé chez une de ses copines.

Il s’appelle Abdallahi, dit Abeïh, et avait, dit-il, un compte à régler avec la victime, un certain Tayib, Don Juan notoire qui faisait la cours à pratiquement toute les filles de la zone. Abdallahi était en liaison avec Khadija, une jeune fille dont il était follement amoureux. Mais il finit par apprendre que sa dulcinée n’aime que Tayib. Déçu, il l’abandonne et se lie avec une autre, Fatimetou Zahra. Mais, quand l’incorrigible séducteur apprend la nouvelle, il décide d’aller charmer la nouvelle conquête d’Abdallahi. « Ne t’y aventure pas ! », l’aurait prévenu celui-ci. Mais le destin a voulu autrement.

 

Les fous de la mosquée

Comme nous l’avons déjà relaté, Nouakchott compte des dizaines d’aliénés mentaux, débiles et autres désaxés qui passent la journée à circuler librement. L’hôpital psychiatrique en charge de chercher et abriter ces gens ne semble guère se soucier de leur cas. Certains constituent de vrais dangers publics mais la police refuse systématiquement de les embarquer, arguant que c’est à la direction de la Protection civile de s’en occuper pour les confier à l’asile psychiatrique.

Plusieurs places publiques sont fréquentées, quotidiennement, par ces fous. Certains y ont un apport positif, comme Bakar et un ou deux autres qui aident à régler la circulation. Mais d’autres, comme la gifleuse ou la casseuse, commettent, chaque jour, de plus ou moins pénibles forfaits...

Dans une mosquée du quartier Carrefour, non loin du complexe commercial « Moujamma El Beït », un aliéné mental occupe, à chaque prière, une même place, à l’extrême droite du premier rang. Prudents, les habitués de la mosquée la lui laissent toujours libre. Car les nouveaux venus qui l’ont occupée l’ont payée cher : fréquemment en retard à la prière, le gaillard homme agresse sans vergogne. Il lui arrive parfois de prier avec des habits qui sentent l’urine… mais gare à celui qui ose lui en faire la remarque !

Dans une autre mosquée, un peu plus au Sud, en voilà un autre, tout aussi assidu à l’office. Celui-là assène des coups à ses voisins immédiats pendant la prière. Aussi chacun de se placer à distance, quand il s’installe dans un rang. Un jour, juste après le salam de l’imam marquant de la fin de l’oraison, le fou s’est brusquement déshabillé devant l’assemblée, défiant quiconque de le battre en duel. De temps à autre, il tient de longues diatribes critiquant les pouvoirs publics, l’opposition ; tout le monde, en fait.

 

Soum-soum à gogo

Zone d’insécurité quasi permanente, ces dernières années, le sud-est de Nouakchott abrite les quartiers les plus peuplés et les plus populaires de la ville. La plupart des expatriés d’Afrique subsaharienne y vivent. Beaucoup s’y adonnent à des activités hors la loi, comme le trafic de drogue et autres stupéfiants, les réseaux d’immigrés clandestins et ceux de la prostitution.

Dans les années quatre-vingt-dix, ils ont importé le fameux Soum-soum, un alcool fabriqué localement, à portée de toutes les bourses. Ce sont les Ghanéens qui en furent les pionniers. Les Nigérians prirent la relève, au milieu des années 2000. Mais, finalement, ce sont les Bissau-guinéens qui ont eu le dernier mot. A ce jour, du moins. Deux cartels contrôlent la production et la distribution dans toute la Mauritanie. Chacun d’eux dirigé par une amazone : Antoinette Jackindi et Rose Nuncio. Elles ont goûté plusieurs fois de la prison mais finissent toujours par recouvrer la liberté et revenir aux vieilles méthodes, sans être plus inquiétées que cela. Ces jours-ci le Soum-soum coule, à gogo, entre Sebkha, El Mina, Basra, El Kouve et Medina 3.

Mosy