Pizzorno se fait la malle avec 2,3 milliards

5 March, 2015 - 01:06

Une mission du groupe PIZZORNO a séjourné en Mauritanie au mois de janvier 2015, pour diligenter des négociations afin d'arriver à un accord mettant fin à la crise qui perdure  depuis 7 mois entre cette société, la Communauté urbaine et l’Agence de Développement urbain. Suite à ce qu’elle considère comme une rupture abusive de son contrat de collecte et d’enfouissement des ordures de Nouakchott, Pizzorno était en conflit ouvert avec ces deux entités. N’ayant pas été payée depuis quelques mois, la société française était dans l’incapacité de payer son personnel et ses fournisseurs. Il a fallu l’intervention de la France pour que la Mauritanie accepte de délier les cordons de la bourse pour lui payer une partie de ses arriérés. La mission, dépêchée à Nouakchott pour négocier, était présidée par un certain Coste, un lobbyste connu qui a fait ses preuves dans le renseignement et comprenait MM. Balse  et Boniface, deux directeurs du groupe Pizzorno. Lui faisaient face côté mauritanien, MM. Brahim Ould Daddah Conseiller juridique du président de la République et Ely Salem Ould Mounah, le directeur général de l'ADU. Après d’âpres négociations, il a été décidé d’octroyer à PIZZORNO un montant de 2,3 milliards d'ouguiyas payés intégralement en devises en France par la BCM le 10 Février 2015. Les comptes de la société ayant fait l’objet de saisies de la part de la justice, suite à plusieurs plaintes, il n’a pas été possible d’effectuer le paiement en monnaie locale.

La direction de Pizzorno a promis, dès que le paiement sera effectué, de régler ses échéances vis à vis du personnel et des fournisseurs. Mais hélas, elle n’a pas tenu ses engagements et a pris la fuite en laissant derrière elle des malheureux, subissant les conséquences d'un protocole mal ficelé. Et des questions sans réponse.

Comment se fait-il qu'un conseiller du Président se réunit avec une entreprise pour trouver une solution à un litige aussi important sans s’entourer de toutes les précautions? Pourquoi le personnel n'a pas été associé pour préserver ses droits? Pourquoi les fournisseurs ne l'ont pas été ? Comment se fait-il que la Mauritanie a pu accepter un tel accord qui ne prévoyait pas des dispositions pour protéger les intérêts des citoyens mauritaniens vis à vis d'une firme en exercice depuis 7 ans à Nouakchott et qui a des devoirs envers des tiers ? La Mauritanie pourra-t-elle user  de pressions diplomatiques pour obliger PIZZORNO à s'acquitter de ses obligations ?

Autant de questions qui taraudent les centaines d’employés à qui cette société doit des salaires de plusieurs mois ainsi que ses fournisseurs dont certains ont tout perdu dans l’affaire.