Journée Porte ouverte sur les besoins et droits des personnes en situation de handicap

5 March, 2015 - 01:02

L’ONG Action pour le Développement Social en Mauritanie (ADSM) entreprend, le 5 Mars, une journée « Porte ouverte » sur les besoins et droits des personnes en situation de handicap dans le pays. La manifestation, placée sous le patronage du ministère des Affaires sociales, de l’enfance et de la famille, se tiendra à l’Institut supérieur de la jeunesse et des sports (ex-ancienne Maison des jeunes) de Nouakchott.

L’objectif est de « contribuer à la sensibilisation et au plaidoyer sur les besoins, la promotion et la protection des droits des personnes en situation de handicap, en référence à l’ordonnance 0043-2006 sur la promotion et protection des droits des personnes handicapées et à la Convention internationale des Droits des Personnes Handicapées(CDPH), ratifiée par la Mauritanie, deux ans plus tard ». Au programme, des conférences-débats sur l’intégration des personnes handicapées et le cadre normatif existant en Mauritanie, relatif à l’accessibilité, l’éducation, la formation professionnelle, l’autonomie fonctionnelle et le sport. Différents départements ministériels et acteurs organiseront les tables rondes. Une animation musicale et des sketches, présentés par des personnes en situation de handicap (aveugles, moteurs, sourds, etc.), sont également prévus.

« Conscientes que l’effectivité de leurs droits passe, nécessairement, par la mise en place et l’application d’une législation de leur promotion et de leur protection, les organisations des personnes handicapées », indique Lehboussould El Id, président de la FEdération Mauritanienne des Associations Nationales de Personnes Handicapées(FEMANPH), « se sont employées,durant des années, à développer un plaidoyer actif, auprès des autorités nationales. Celui-ci a abouti, en 2006, à l’adoption de l’ordonnance 0043-2006, portant promotion et protection des droits des personnes handicapées ».

 

Un manuel d’accompagnement juridique

« L’expérience l’a montré :neuf ans après l’adoption de l’ordonnance et sept ans après la ratification de la CDPH et de son protocole, facultatif par la Mauritanie, qui traduisent, éloquemment, la volonté politique de l’Etat à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, leur situation exige », affirme LehboussOuld El Id, « encore beaucoup d’efforts, conjugués, pour améliorer leur qualité de vie ». La plupart des 350 000 femmes, hommes et enfants atteints, en Mauritanie, de déficiences physiques, sensorielles et/ou intellectuelles continuent,en effet, de vivre en marge de la société de production et de consommation, quand ce n’est pas en citoyens de deuxième zone, en raison des barrières, diverses, posées ou entretenues par la société. Ils font face à de multiples défis qui limitent ou empêchent leur participation à la vie socio-économique et leur jouissance de leurs droits d’humains, à égalité avec les autres.

Pour promouvoir le redressement de ces inégalités de fait, le mouvement national des personnes handicapées a initié, depuis de longues années, auprès de la Communauté internationale et du gouvernement mauritanien, une campagne permanente et multiforme d’information et de sensibilisation qui a abouti, comme on l’a dit tantôt, à de réelles avancées réglementaires. Mais, en dépit de l’existence de ce cadre normatif jugé « important », les politiques et stratégies nationales de développement continuent d’être conçues et mises en œuvre, sans véritablement tenir compte de celui-ci. Face à ce constat, ADSM a décidé, avec le soutien financier du Fonds Canadien des Initiatives Locales(FCIL) et les encouragements de laFEMANPH, dont elle est chargée de conseil et d’encadrement technique, de produire et diffuser un manuel, à l’effet d’apporter sa contribution dans la vulgarisation de l’ordonnance 0043-2006 et de la CDPH. A l’attention première des organisations de personnes handicapées et des personnes en situation de handicap, pour qu’en détentrices de droits, elles puissent prendre des initiatives et participer à leur valorisation. Mais, aussi, à l’attention de la Communauté et des autorités nationales, détentrices, elles, de devoirs, pour promouvoir la participation et l’inclusion sociale effective des personnes handicapées en Mauritanie et améliorer leur qualité de vie, en tant que personnes humaines et citoyennes. Cet outil contribuera-t-il, comme l’espèrent ses initiateurs, à la prise de conscience et à la mobilisation de tous les acteurs concernés par la mise en place des politiques et des programmes qui visent l’intégration et l’inclusion sociale des personnes handicapées ? Nous l’espérons, de tout cœur, avec eux.

Thiam