Une jeune femme grièvement blessée par des malfaiteurs

Mercredi dernier, vers huit heures, une jeune enseignante quitte son domicile au quartier du 24 Avril, pour aller au travail. Elle attend un taxi sur le bord de l’avenue quand une Toyota Avensis aux verres fumés et sans plaques ralentit à sa hauteur. Croyant qu’il s’agit d’un véhicule de transport, elle se hâte vers lui, pour ne pas perdre l’occasion car tout le monde guette un taxi à cette heure.

Le véhicule frôle la jeune femme, une main sort et saisit le sac qu’elle porte en bandoulière. Mais l’enseignante ne lâche pas prise et la voiture la traîne sur une dizaine de mètres. Le sac, qui contient, notamment, dix-huit mille ouguiyas et deux téléphones, lui échappe enfin et le voilà aux mains des bandits qui disparaissent, tandis la femme tombe lourdement, grièvement blessée. Elle est aussitôt évacuée aux urgences de l’hôpital Cheikh Zayed, à cent mètres de là. Elle y subira une opération chirurgicale et son état s’est nettement amélioré.

Le vol à l’arraché s’était développé spectaculairement, ces dernières années, avant que la police n’y mette pratiquement fin. Des bandes circulant à bord de voitures le plus souvent volées ont fait beaucoup de victimes. L’agression de mercredi marque-t-elle le début d’une recrudescence de ce type de délinquance ?

 

Les voleurs de téléphone sévissent au quartier Carrefour

Il est risqué de sortir un téléphone portable, la nuit, dans certains quartiers de Nouakchott, surtout pour les jeunes filles. Elles sont plusieurs à se les voir subtiliser chaque soir et la police ne compte plus leurs plaintes. Parfois ça tourne mal et le meurtre perpétré à Riyad, voici trois ans, est encore dans les mémoires : pour seulement se saisir de son téléphone, des bandits avaient carrément assassiné un jeune homme en train de téléphoner devant son domicile !

Vendredi 27 Février, au quartier« Virage ould Greïmich », une jeune fille revient chez elle après des emplettes. Elle est soudain attaquée par un jeune « djenk » qui lui tord le bras et lui arrache son téléphone portable, sous les yeux des passants. Certains le prennent en chasse. Mais le gaillard court très vite et s’échappe, après s’être faufilé dans une concession abandonnée. La foule se forme autour de la jeune fille qui pleure à chaudes larmes. Plus de peur que de mal, cependant, elle n’est pas blessée, grâce à Dieu !

Deux autres jeunes filles ont été agressées quelques jours plus tôt, non loin de là, par un groupe de jeunes voyous qui voulaient s’emparer de leurs téléphones et de leurs voiles. Mais elles résistent vaillamment et ameutent les gens. On accourt d’un atelier proche et les délinquants s’enfuient piteusement.

 

Une bande nombreuse continue à défier la police

Depuis deux semaines, une bande, composée de plus de vingt éléments, sévit aux quartiers Mellah, El Vellouja et Arafat. Leur stratégie vise, généralement, les quartiers dénués de permanence sécuritaire. Ils ne se déplacent qu’ensemble et attaquent tous ceux qu’ils croisent. Les passants sont ainsi braqués et délestés du contenu de leurs poches, parfois même de leurs habits, après avoir été passés à tabac. Parfois, ils s’attaquent aux commerces et les mettent à sac. Plus rarement, à des domiciles privés. A la vue du moindre képi, les voilà dispersés comme des moineaux, avant de se retrouver dans un autre quartier, attendant que le groupe soit de nouveau au complet pour agir. Depuis deux semaines, la police essaie de les coincer, sans jamais réussir à en trouver deux ensembles.

Samedi 28 Février, c’est l’alerte au quartier de l’école Cheikh El Mahfoudh. Vers 22 heures, dix « djenks » sont soudain apparus, vite suivi de dix autres : c’est la fameuse bande ! La plupart des habitants du quartier sortent de chez eux, tout le monde a peur. On alerte la police qui rapplique dare-dare mais, une fois sur place, plus personne, même pas l’ombre d’un seul « djenk » ! Le groupe qui riait et défiait les gens des regards s’est volatilisé. Stratégie de la psychose ?

Mosy