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28 February, 2023 - 12:00

Festival International Soninké (FISO) de Nouakchott : éclatant !

La Mauritanie a vibré au rythme de la septième édition du Festival International Soninké (FISO). Cette manifestation de grande envergure a été marquée par des soirées artistiques et culturelles, des expositions, conférences-débats et rencontres scientifiques. Des festivaliers venus des différentes régions de Mauritanie et des pays abritant la communauté soninké (Angola, Côte d’Ivoire, Gambie, Mali, Sénégal…) mais aussi de la diaspora y ont pris part avec enthousiasme. L’ouverture du festival a été marquée par un somptueux défilé rythmé de tam-tams et chants de femmes parées de scintillants boubous indigo sortis des mains des célèbres teinturières soninkés. Cette septième édition a mis en exergue le génie créateur du peuple fondateur du royaume de Wagadou. Un évènement culturel de première importance pour les Soninkés du Monde entier, dont Nouakchott avait, on s’en souvient encore, déjà accueilli la première édition très réussie en 2014.

Devant un parterre de ministres, ambassadeurs et autres diverses personnalités, le président de la République lançait le 22 février les festivités. Dans son discours d’ouverture, Ould Ghazwani a dit combien il appréciait l’engagement culturel des organisateurs du FISO. Et de saluer l’enracinement de cette importante communauté du pays à sa culture et à l’échange fécond avec ses consœurs dans une symbiose nationale qui constitue l’épine dorsale de notre diversité culturelle. Extraits :

« J’apprécie hautement leur engagement culturel et leur patience dans l’organisation de ce grand rendez-vous de la culture. La culture – et c’est une évidence – concourt fortement au développement économique, sociale et politique des États. C’est à travers elle que l’identité de la continuité historique des sociétés humaines acquiert sens et valeur. C’est pourquoi, la Mauritanie est et restera toujours activement solidaire de toute initiative contribuant à la préservation, au développement et à la promotion du brassage et de la diversité culturelle. […] Ainsi avons-nous fait de la promotion de notre diversité culturelle un axe majeur de notre gouvernance sociale politique et culturel. »

Lors du forum économique soninké qui s'est tenu dans le cadre des festivités de la Biennale culturelle soninké, les participants ont insisté sur la nécessité de mettre rapidement en service la Wagadu Bank, la banque à l’appui de la communauté soninké et de ses alliés. Son ouverture est prévue d’ici la fin de l’année 2023. Si le siège de la banque sera à Banjul (Gambie), des agences seront bientôt lancées en Guinée Bissau, Guinée-Conakry, Mali, Mauritanie et Sénégal. PAdama Borrow, le président de la Gambie, a déjà octroyé l’agrément pour la fondation de cette banque, ainsi qu’un terrain pour y établir son siège.

L’institution financière dont la date de lancement n’a pas encore été fixée, en dépit de l'empressement de ses initiateurs, devrait disposer d’un capital à majorité soninké mais resterait toutefois ouverte à tout autre actionnaire. Faciliter l’accès au financement et réduire les taux de prêt en seront les maîtres-mots. Selon certaines indiscrétions, elle devra s’attacher particulièrement à financer les projets des entrepreneurs de la communauté. « Ce sera une entreprise à caractère « privé », et donc son actionnariat sera prioritairement ouvert à tous les Soninkés. Mais ce sont les personnes qui auront la volonté et les moyens de pouvoir investir dans la structure qui en seront les actionnaires. Faisons en sorte que tous les pays concernés se reconnaissent dans le projet ». Pour concrétiser celui-ci, il reste cependant à attendre les conclusions des experts engagés à en étudier précisément les modalités et mécanismes.

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Le cancer du sein, un réel problème de santé en Mauritanie

Des différents types de cancer qui touchent spécifiquement les femmes, celui du sein occupe en Mauritanie la première place, en dépit des progrès réalisés en termes de diagnostic et de traitement. Il y occupe en effet 16,58% des cas – contre, par exemple, 7% au débit de celui du col de l’utérus – selon une étude présentée le samedi 25 Février par des chercheurs mauritaniens et étrangers à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Université de Nouakchott Al Aasriya. L’enquête portait sur 11 174 cas suivis au cours de la dernière décennie au Centre national d'oncologie de Nouakchott, en collaboration avec les Instituts Pasteur du Maroc et de la Tunisie et un laboratoire de recherche au Portugal.

Selon les autorités sanitaires, cette pathologie demeure un réel problème de santé dans le pays, avec des complications sanitaires, sociales et psychologiques. Elle est la cause la plus importante de décès par cancer en Mauritanie. Selon les dernières données de l'OMS publiées en 2020, les décès par cancer du sein en Mauritanie ont atteint 189, soit 0.80% des décès totaux. Ajusté selon l'âge, le taux de mortalité est de 14,72 pour 100 000 femmes, classant la Mauritanie au 122èmerang dans le Monde. Notons qu’en ce qui concerne le cancer du col de l’utérus, les autorités ont introduit un vaccin idoine dans le programme élargi de vaccination (PEV) au profit des filles de 9 à 14 ans.