La semaine du Calame

13 January, 2015 - 15:33

La zone franche et les ordures

Depuis qu’il a pris les rênes de la Zone franche de Nouadhibou, en remplacement d’Ismaïl ould Bodda, Mohamed ould Daf s’est empêtré, tout seul, dans des difficultés dont il n’a apparemment pas les compétences pour se défaire. Aucun investisseur étranger ne s’est encore manifesté et, au sein même de l’institution, c’est la chienlit. Ould Daf s’est constitué une équipe restreinte avec laquelle il « travaille ». Les autres employés, y compris des directeurs, peuvent rester des mois sans le voir. Résultat de plusieurs années d’existence et de milliards « investis » dans des salaires mirobolants que rien ne justifie : une navigation à vue et aucun projet à l’horizon. Récemment, il s’est découvert une vocation : gérer les ordures. Le grand espoir de toute la zone nord sur lequel beaucoup d’espoir était fondé, part ainsi en fumée.

 

 

 

Ould Guig à l’IGE

L’ancien Premier ministre Mohamed Lemine Ould Guig a été nommé, la semaine dernière, à la tête de l’Inspection Générale d’Etat (IGE). Après une traversée du désert qui a duré plus de cinq ans, Ould Guig, dont le dernier poste fut ministre secrétaire de la Présidence, entre 2008 et 2009 et qu’on avait enterré un peu trop vite, fait ainsi son retour aux affaires. Ephémère Premier ministre sous Ould Taya, au cours de l’année 1998, il est considéré comme un des (très) rares cadres qui surent traverser cette sombre période de  notre histoire sans s’être entaché et sans que son nom ne soit cité, parmi les nombreux gabegistes qui écumaient les administrations. Son court passage à la Primature permit de mettre un peu d’ordre dans les finances publiques soumises à rude épreuve, avant et après lui, et fut une véritable éclaircie dans un ouragan nommé Cheikh El Avia ould Mohamed Khouna qui fut son prédécesseur et son successeur. Espérons qu’avec lui, l’IGE, qui n’a été, jusqu’à présent, qu’une épée de Damoclès suspendue, par Ould Abdel Aziz, au-dessus la tête de ceux à qui il cherche noise, retrouvera sa vocation authentique.

 

Qu’est-ce qui fait bouger l’ambassadeur US ?

L’ambassadeur américain en Mauritanie, a rencontré, jeudi dernier, des associations impliquées dans la défense des droits de l’homme, plus particulièrement dans la lutte contre l’esclavage en Mauritanie.

Son excellence Larry André a ainsi reçu des délégations d’IRA-Mauritanie, SOS Esclaves et El Hor. Si, du côté de l’ambassade, la discrétion reste de mise, certains responsables de ses associations ont laissé filtrer que les discussions avaient porté sur « les questions de l’heure ». Le diplomate américain aurait demandé, à ses hôtes, leur appréciation « sur les mesures prises, par les pouvoirs publics, dans la lutte contre l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie », précise SOS Esclaves. De là à supputer que l’arrestation et le procès de Biram Dah ould Abeïd et de sept de ses codétenus aient été abordés par les parties, il n’y a qu’un tout petit pas... qui permet de s’interroger sur la démarche de Larry André, à quelques jours du verdict de Rosso…