FNDU : unité de façade ?

18 December, 2014 - 01:09

La décision du Forum National pour l’Unité et la Démocratie (FNDU) de ne pas reconnaître l’élection du président de l’Institution de l’opposition démocratique, issu des rangs du parti Tawassoul, ne risque-t-elle pas de susciter un malaise, au sein de cette opposition qualifiée de « radicale », et, à terme, menacer son unité ? Le forum sur lequel certains ne parieraient même pas un khoums, survivra-t-il, comme un phénix, à cette déchirure ? Ce sont là des questions que plusieurs observateurs se posent, aujourd’hui. Dans une interview au Calame, le secrétaire exécutif du FNDU rejette cependant cette présentation simpliste des choses. Péremptoire, il affirme : « aucun malaise au sein du Front ! ».

Peut-être mais le maire d’Arafat, qui succède à Ahmed ould Daddah, président du RFD qui tenait, depuis bien longtemps, les rênes de cette institution sans aucun poids, attendait probablement tout, sauf le refus de ses « amis » de reconnaître sa désignation. Certes, si Tawassoul siège bel et bien au FNDU, celui-ci ne reconnaît pas l’élection du président Mohamed ould Abdel Aziz qui s’est pourtant empressé de recevoir, en audience, le nouveau chef de file institutionnel de l’opposition et les membres du bureau, ce qui ne fut jamais le cas, il faut le souligner, avec Ahmed ould Daddah, depuis son revirement en janvier 2009. Une rencontre diversement appréciée, donc. Certains ont voulu y voir une ouverture du pouvoir vis-à-vis de l’institution. Le président Aziz pourrait profiter de ce rapprochement pour passer un message au FNDU. D’autres redoutent des manœuvres tendant à « récupérer » l’institution et, par elle, « regagner la sympathie des islamistes » dont le soutien serait fort apprécié, dans la perspective des sénatoriales.

Les divergences, entre Tawassoul et les autres membres du FNDU, surgiraient très certainement de la décision du pouvoir d’organiser des élections anticipées, afin de permettre, à l’opposition boycottiste, de revenir dans les espaces démocratiques que sont les mairies et le Parlement. Il faut pour cela qu’un dialogue s’amorce, enfin, entre le pouvoir et l’opposition. Mais cette dernière acceptera-t-elle de reconnaître la légitimité du pouvoir en place ? Rien n’est impossible, en politique. Le forum que compte organiser le pouvoir pourrait servir de déclencheur ou de catalyseur à cette fin. On verrait mal le FNDU refuser d’y participer, lui qui accuse justement le pouvoir de mettre à mal l’unité nationale. Celui-ci ne manquerait alors pas d’exploiter ce refus pour isoler davantage son opposition réputée radicale. Va-t-on donc voir des négociations se nouer et des concessions apparaître ? Espérons que les uns et les autres finiront par s’entendre autour de l’essentiel, à savoir ce qui nous unit tous, la Mauritanie, la consolidation de son unité nationale et de sa cohésion sociale…