Gestion post crise en Mauritanie

18 December, 2014 - 01:03

Le programme conjoint post crise Union Européenne-Mauritanie sur l'amélioration durable des conditions de vie des populations les plus affectées par la crise alimentaire et nutritionnelle 2012 dans l'Assaba et le Guidimakhaa été, lundi soir au centre d'une session d'information tenue dans un hôtel nouakchottois par trois agences des Nations Unies (PAM, FAO et UNICEF), la représentation de l'Union Européenne à Nouakchott et le gouvernement mauritanien.

 

Grâce à un financement de 5. 610. 439 euros mis à la disposition de la FAO, de l'UNICEF et du PAM en Mauritanie, l'UE s'est engagée aux côtés du gouvernement mauritanien, en vue d'améliorer de façon durable les conditions de vie des populations vulnérables, victimes de la crise alimentaire et nutritionnelle qui a sévèrement frappé le pays en 2012 à cause de la sécheresse. Ce programme conjoint est composé d'un paquet d'interventions intégré qui vise « la réhabilitation des moyens d'existence des populations ainsi que l'état nutritionnel des enfants affectés par la crise alimentaire. A travers son approche intégrée, le programme vise aussi à contribuer à la mise en place d'un système national de protection sociale ».

Les activités menées conjointement par les trois agences des Nations Unies, depuis le démarrage du programme en 2013, ont bénéficié, à ce jour, à 25 000 ménages, dont 2500 avec des enfants de moins de 2 ans, dans les régions de l'Assaba et du Guidimakha où le taux de malnutrition aiguë excédait les seuils d'urgence.

« Du fait de la crise alimentaire, résume Laura Bill représentante par intérim de l'UNICEF en Mauritanie, la vie de plusieurs milliers d'enfants est en danger. La malnutrition aiguë sévère peut être fatale, si elle n'est pas prise en charge rapidement. Même en situation de crise, il est important, explique-t-elle, que les enfants jouissent de leur droit à une bonne alimentation pour une croissance harmonieuse ».

De l'avis des différents intervenants, des résultats considérables ont déjà pu être atteints, à ce stade de la mise en œuvre du programme. « Nous avons procédé à la distribution de 2326 chèvres suitées, d'intrants agricoles et du matériel de protection à 24 coopératives maraichères avec formation de 2010 bénéficiaires en Assaba et 373 bénéficiaires au Guidimakha sur les techniques maraichères. Plus de 2700 élèves ont également profité de 24 jardins scolaires avec formation de 44 points focaux sur les techniques maraîchères et culinaires. Le transfert monétaire mensuel a bénéficié à 5400 ménages vulnérables. La conjugaison de toutes les actions a permis d'améliorer le pouvoir d'achat des populations affectées par la crise », a déclaré Athman Mravili, représentant de la FAO.

Par ailleurs, 11 802 enfants de moins de 24 mois ont reçu des suppléments nutritionnels riches en micronutriments et 276 cantines scolaires ont également été soutenues. Des activités de communication pour le développement ont également été menées, grâce auxquelles les populations bénéficiaires du programme ont acquis des connaissances sur les pratiques familiales essentielles telles que l'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de six mois, le lavage des mains à l'eau propre et au savon, la prise en charge correcte des diarrhées.

 

La mise en œuvre de ce programme 2013-2015 aura permis une meilleure coordination du programme technique entre les différents partenaires. Ces derniers comptent optimiser leurs interventions afin que les actions soient plus efficaces, a affirmé le ministre conseiller à la délégation de l'Union Européenne en Mauritanie.

 

Il a révélé que durant la deuxième quinzaine de février 2015 se tiendra un atelier devant regrouper l'UE, les trois agences du système des Nations Unies et les trois ONG afin d’examiner les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs, de tirer le bilan et de capitaliser le modèle de collaboration .Il s'agira aussi , à son avis , de permettre d'adapter cette intervention sur le terrain suivant le contexte propre aux communautés locales a souligné le ministre conseiller .

Abondant dans le même sens, Athman Mravili ,le représentant de la FAO a évoqué la synergie des efforts sur le terrain avant de baliser la voie pour une réflexion future devant permettre dans la réalité la mise en place de programme intelligent résonné qui renforcera un relèvement des communautés affectées et l'émergence d'instruments modernes de gestion de crise tout en restaurant la dignité des communautés affectées.

‘’Ce projet est précurseur. Il va falloir créer des passerelles dans les actions de développement’’, a-t-il fait remarquer.

 

L'action conjointe contribuera, précise-t-on, «  à améliorer durablement les conditions d'existence des populations les plus affectées par la crise alimentaire et nutritionnelle de 2012 ». Elle vise aussi à «  renforcer les connaissances en vue de contribuer à la mise en place d'un système national pérenne de protection sociale en Mauritanie ».