Balla Touré lève les voiles

Après dix ans de compagnonnage avec Biram Dah Abeïd au sein d’IRA-Mauritanie et du parti Radical pour une Action Globale(RAG), Balla Touré lève les voiles. Le désormais ex-secrétaire général du RAG a, lors d’une conférence de presse, annoncé la mise sur pied d’un mouvement dénommé« Le Sursaut Populaire Démocratique » (SPD).En prenant ainsi politiquement ses distances avec Biram, l’ancien secrétaire aux Relations extérieures d’IRA-Mauritanie et ses amis marquent leur désapprobation du rapprochement avec le pouvoir, sans aucune contrepartie ni aucun réel de changement, initié par le leader du mouvement abolitionniste, selon eux. Le feu couvait dans la maison depuis quelques mois. Les bons offices engagés par certaines bonnes volontés n’ont pas permis aux anciens compagnons de lutte de mettre de côté leurs egos et de reprendre de concert le bâton de la lutte. Les positions étaient devenues antagoniques. Balla se refuse à parler de querelles personnelles ou d’«une petite affaire de composition du bureau comme principale source des difficultés avec le groupe ».

Dressant un tableau sombre de la situation du pays depuis l’arrivée au pouvoir du régime actuel, Balla Touré ne prend pas de gants en évoquant le désarroi où se morfondent bon nombre de Mauritaniens frappés de plein fouet par la pauvreté, l’absence de perspectives, la hausse vertigineuse des denrées de base, la persistance des violations des droits humains, la déliquescence des services publics et, pour les paysans, les expropriations de terres. En un mot, les espoirs en un jour meilleur se sont dissipés. Le SPD propose donc une alternative et « une autre façon de militer pour que des changements profonds interviennent en Mauritanie et qu’elle devienne enfin », ajoute Balla Touré, « un pays véritablement démocratique, libre et égalitaire, sans racisme, exclusion ni tortures publiques ». Et en s’interrogeant, au passage : « Qu’est devenue l’opposition démocratique ? », le coordinateur du SPD renvoie dos à dos le pouvoir et l’opposition… ou ce qu’il en reste.

Réagissant à cette dissidence, Biram la qualifie de « non-évènement ». 48 heures après l’annonce de cette vague de départs, quatre personnes ont démenti sur les réseaux sociaux leur appartenance à la nouvelle structure et renouvelé leur soutien à leur leader Biram. Bémol, la députée Coumba Dada Kane, en conflit ouvert avec celui-ci, bénit le nouveau mouvement.

Signalons, en marge de ces turbulences, la nomination d’un sarakhollé natif du Guidimakha, Yacouba Baghayogho, militant engagé de longue date dans le combat contre la féodalité traditionnelle, pour succéder à Balla au poste de secrétaire général de RAG. Espérant ainsi bénéficier du soutien et de l'adhésion des Soninkés ? Équilibrisme ethnique, quand tu nous tiens !

 

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Le FRUD claque la porte de la CVE

Après  les FPC, l’AJD/MR, Touche pas à ma Nationalité formant la CVE/VR (Vérité et Réconciliation), le groupe de réflexion présidé par Anne Ousmane, l’UNDD de Tidjane Koïta, le Front Populaire de Ch’bih Cheikh Malaïnine, c’est autour du Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD) de se retirer de la Coalition Vivre Ensemble. Des départs qui vont finir par enterrer celle-ci de sa belle mort. C’est à l’unanimité de son bureau exécutif que le FRUD a décidé de son retrait. « Des manœuvres de nature à compromettre la souveraineté de ses instances et à rompre, par voie de conséquence, les principes de probité et de transparence qui avaient jusque-là uni les membres de cette Coalition », sont les justifications avancées par le parti dirigé par Diop Amadou Tidjane.

Et d’exprimer ses regrets et excuses au peuple mauritanien tout entier pour cet « idéal avorté, tout en renouvelant son engagement à toujours placer l’intérêt national et celui des opprimés au-dessus de son intérêt personnel et celui de ses membres ». Toujours animé par « l’élan d’espoir et d’enthousiasme et pour l’idéal que représentait la CVE lors de sa fondation », poursuit le communiqué, « le FRUD a toujours fait preuve d’engagement et de disponibilité sans faille, de façon constante et en toute circonstance ». Et de dénoncer enfin la volonté de certains de transformer la CVE en un parti et de permettre à l’ancien candidat à la présidentielle Kane Hamidou Ba – il y avait obtenu 8 % des suffrages –de prendre les rênes de la nouvelle formation politique ainsi constituée sur les cendres du Mouvement pour la Refondation, dissous pour ne pas avoir obtenu 1%.