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16 December, 2020 - 14:46

Les tueurs d'Ould Né écroués

Dimanche 6 Décembre, quartier Centre émetteur de Tevragh Zeina, vers vingt-et-une heures, une Toyota Hilux venant du Nord s'arrête à un feu rouge. Deux jeunes hommes en sautent soudain et prennent leurs jambes à leur cou. Ils tournent au coin de la rue et se séparent. Après  avoir fait demi-tour à leurs trousses, la voiture s’immobilise à nouveau et ses deux autres occupants sautent à terre, poursuivant la chasse à pied. Des passants ont compris que les fuyards sont des malfaiteurs et se joignent à la traque. Parmi eux, un jeune boutiquier athlétique et sportif qui distance le groupe et parvient à rejoindre un des fugitifs. Il veut l'attraper mais celui-ci se retourne soudain, poignard en main, et en porte plusieurs coups au thorax de son poursuivant qui s’écroule. L’autre fuyard s’est débarrassé de son boubou  et, échappant ainsi à ses poursuivants, disparaît lui aussi dans l'obscurité de la nuit. On s'occupe d'évacuer le blessé qui a malheureusement perdu beaucoup de sang. Il meurt avant d'atteindre l'hôpital.

La police vient dresser le constat et interroger les témoins. Les deux occupants de la Hilux déclarent qu'ils gèrent une agence de location de véhicules. Ils avaient loué une Toyota Avensis à deux jeunes hommes qui ont déposé toutes les garanties requises et promis de ne pas sortir de la ville. Mais, deux jours plus tard, on informe l’agence que la Toyota vient de subir un accident au PK 50 de la route vers Nouadhibou. Les loueurs s’y rendent sans tarder mais quand ils veulent faire enregistrer leur plainte au poste de gendarmerie qui détient les deux occupants de la voiture, les gendarmes refusent de la recevoir. « Cette affaire a débuté en ville », argumentent-ils, « elle est du ressort de la police ». Et les quatre concernés de revenir ensemble à Nouakchott. Au poste d'entrée, les policiers les orientent vers le commissariat Tevragh Zeïna 3. Et voilà comment, au premier feu rouge…

La police établit une surveillance discrète autour du beau boubou abandonné par l’un des fuyards. Bingo ! Celui-ci vient le récupérer vers vingt-trois  heures, le voilà cueilli et bientôt identifié au commissariat : Habib El Haj Omar, un récidiviste, tout comme son complice Haddi qu’il ne peut que dénoncer. Ils viennent d’à peine quitter, et pour la énième fois, la prison. Haddi est épinglé le lendemain au quartier Dar Essalam. Il reconnaît avoir poignardé le jeune Allali ould Né, âgé de trente-cinq ans et natif du Hodh ech-Charghi. Après l'instruction du dossier et reconstitution du meurtre, les deux bandits ont été déférés et écroués à la prison civile de Dar Naïm.

La bande du poteau 11

Faut-il encore rappeler l'insécurité qui ne cesse de prévaloir dans la majeure partie d'Arafat ? Malgré les efforts fournis par les diverses autorités, plusieurs zones la subissent variablement. Les habitants du quartier « Poteau 11 » se plaignent à qui veut les entendre qu'ils n'osent plus sortir la nuit et même parfois le jour. Au cours de la semaine écoulée, plusieurs personnes ont été braquées et agressées, des foyers et commerces dévalisés. Faute à une dangereuse bande de récidivistes qui impose sa loi au quartier. Des victimes affirment avoir, à plusieurs reprises, alerté le poste de la Garde en faction sur l'axe principal. Ses agents auraient déclaré ne pas être concernés.

Mosy