Faits divers… Faits divers… Faits divers…

4 December, 2014 - 00:18

Un malfaiteur grièvement blessé par balle

Le Ksar est le doyen des quartiers de Nouakchott. Il n’était pas considéré comme un nid de délinquance ni zone à hauts risques, au cours des années passées. La recrudescence du banditisme vécue, tout dernièrement, à Nouakchott, ne l’a cependant pas épargné. Plusieurs vols et cambriolages y ont été signalés, au cours des deux mois écoulés. Un jeune homme, qui passait un coup de fil dans une rue grouillante de passants, a ainsi été blessé, au couteau, par un bandit qui s’est emparé de son téléphone et a pris la fuite. Personne parmi cette nombreuse foule n’a osé le poursuivre.

Il y a quelques jours, un récidiviste, connu pour agressions et cambriolages, pénètre, à une heure tardive, dans plusieurs villas du Ksar-ouest. Armé de machette, il réussit à se faire remettre, sous la menace, un gros butin : une dizaine de boubous bazin, sept téléphones portables et une somme considérable d’argent. Amassant le tout dans un énorme sac, il continue sa course vers la dernière villa ciblée. Gourmandise fatale car il est attendu. Alerté par les bruits d’effraction des portes voisines, le propriétaire, armé d’un pistolet, est aux aguets depuis deux bonnes heures, le doigt sur la gâchette. Le cambrioleur monte sur le toit, pour passer par la porte de l’escalier. Il dépose son fardeau et descend l’escalier, machette au poing. A peine a-t-il le temps de la brandir que le coup de feu retentit. Le bandit s’écroule. Tandis qu’il baigne, inanimé, dans son sang, le propriétaire appelle tranquillement la police et, un quart d’heure plus tard, les agents du commissariat du Ksar 1 évacuent le délinquant blessé. S’en sortira-t-il ? Rien n’est moins sûr.

 

Une bande armée tente de braquer une épicerie

A deux cents mètres au sud de l’axe central Souk Mecca-El Vellouja, voici l’épicerie des frères Ahmedou. La semaine passée, le plus jeune d’entre eux ouvre, seul, le magasin, juste après la prière de l’aube, tandis que son aîné va chercher le pain. Un groupe d’amis dort dans une maison voisine. Une Renault 19 Chamade passe devant la boutique. Elle s’arrête un peu plus loin, avant de faire marche arrière jusqu’à la porte. Un garde en tenue en descend, côté conducteur, et, de l’autre, un civil. Un troisième larron reste dans la voiture, pour faire le guet, sans doute. A peine entré dans la boutique, le civil tire une longue machette et la pointe vers le jeune épicier. « Pas un geste ! », intime-t-il. Le garde tapote le pistolet qu’il tient à la ceinture : très risqué de ne pas obtempérer, donc.

Le civil s’empare d’un gros lot de cartes de recharge et d’une forte somme d’argent. Voilà les bandits prêts à se retirer. C’est alors que le jeune homme passe à l’attaque, en projetant un poids de deux kilos vers le civil. Atteint de plein fouet, celui-ci s’écroule, momentanément, alors que le garde est déjà au volant. L’arrivée soudaine du groupe d’amis du jeune homme oblige la voiture à s’éloigner, tandis qu’une rude bataille s’engage entre le civil et le jeune homme qui réussit à reprendre le butin dérobé. Mais pas le temps de crier victoire car voici la voiture qui revient, à une vitesse folle ! Les bandits réussiront à récupérer leur complice, en dépit de l’intervention des amis du jeune boutiquier courageux.

La déposition de ce dernier, un peu plus tard, au commissariat d’Arafat 2, reste sans suites, à ce jour et pour longtemps encore, probablement. Car il semble bien que cette bande soit celle d’un garde délinquant appelé Saoudi qui bénéficierait, affirme-t-on, de la protection d’une haute personnalité de l’Etat. Cela fait un bon moment que cette bande sévit, à Arafat et environs. La police les ignore, tout simplement.

                                                                           

Une célébration un peu particulière

La police a redoublé d’efforts, tout dernièrement, dans les zones les plus touchées par la délinquance. De son côté, la gendarmerie multiplie patrouilles et rafles, en banlieues, surtout. Malgré toutes ces mesures, le banditisme n’a cessa de marquer des points, ces deux dernières semaines, dans ce qu’on appelle, désormais, les wilayas sud et est de Nouakchott. Leegeïla, Mbeyet Achra, Axe Aziz, El Kamar Essinaï, Mellah, Lemgheïti, Zaatar, El Vellouja, Nezaha, Abu Dhabi, El Medina, Gaza et tous les quartiers des PK souffrent d’une insécurité galopante.

Au cours de la nuit du 28 Novembre, les malfaiteurs ont célébré, à leur manière, l’anniversaire qui nous est, à tous, très cher, en effectuant une dizaine d’opérations dans ces quartiers, au nez et à la barbe des forces de sécurité. Quatre épiceries et deux boutiques cambriolées  àTarhil. A Riyad, deux magasins mis à sac. Une jeune fille kidnappée et violée, la même nuit. A Nezaha, trois boutiques et un domicile dévalisés. Au secteur 3 de Mellah, une épicerie braquée, vers deux heures du matin, par les occupants d’une Mercedes 190 sans plaque, armés de poignards et visages masqués. A Dar Naïm, secteur 16, deux grandes boutiques dévalisées. Manifestement, nos bandits ont eu cœur de célébrer la Fête nationale : auraient-ils donc quelque fibre patriote ?

Mosy