Corona, une nouvelle variété de grippe ?

25 March, 2020 - 23:44

Le singulier, en cette histoire de virus, est la disproportion entre la panique provoquée par le « petit » dernier de leur famille et la quasi-indifférence à l’égard de celui de la grippe à qui il ressemble beaucoup. Or la grippe tue au moins autant, si ce n’est plus.   

L’Organisation mondiale de la santé estime qu’elle entraîne entre trois  et cinq millions de cas graves et 290.000 à 650.000 décès par an dans le Monde. Tout comme dans le cas du Corona, les hospitalisations et les décès surviennent principalement dans les groupes à haut risque (personnes âgées, malades chroniques, pauvres malnutris, etc.). Saisonnières, les épidémies de grippe surviennent entre Octobre et  Avril dans l’hémisphère Nord et entre Avril et Octobre dans l’hémisphère Sud.

 On connait la grippe depuis l'Antiquité et le Moyen-âge. La forte variabilité génétique des virus responsables provoque, à chaque siècle,  plusieurs importantes épidémies touchant l'ensemble de la planète. Trois « pandémies » frappèrent ainsi au cours du 20ème siècle : 1918, AH1N1, grippe espagnole (près de 20 millions de morts) ; 1957 AH2N2, grippe asiatique partie de Chine, environ 2 millions de morts, et 1968, AH3N2, grippe de Hong Kong, un million de morts donc 40 000 en France. Une nouvelle sous-variété est apparue au 21ème siècle : en 2001, AH1N2, tandis qu’AH1N1 refaisait surface en 2009.

 

Se remettre la tête (et le ventre !)  à l’endroit

L’évolution de la situation en Chine depuis l’apparition du Corona laisse présager une évolution naturelle analogue à celles observées pour la grippe : propagation très rapide au cours du premier mois puis stagnation durant environ un trimestre, avant déclin et quasi-disparition au cours d’un second trimestre. On comprend donc que les mesures de confinement des cas suspects durant les premières semaines contribuent à limiter la pandémie mais il ne faut pas se faire d’illusions : les pandémies virales sont un corollaire d’autant plus existentiel de la vie en collectivité que l’urbanisation et la mondialisation se développe.

Plus que des restrictions spectaculaires de la mobilité des gens et de leurs contacts, c’est donc au renforcement des défenses immunitaires de chacun qu’il faut s’employer. Plus votre organisme et fort, moins il est sensible aux virus. « À cet égard », explique la diététicienne-nutritionniste Ysabelle Levasseur, « 70 % de notre système immunitaire se trouve dans l’intestin. Celui-ci est la première barrière de défense de celui-là ». Et de préciser : notre flore intestinale (ou microbiote) est peuplée de milliards de bactéries : de bonnes et de moins bonnes […] Une flore intestinale déséquilibrée va favoriser les infections ; la repeupler de bonnes bactéries pour prendre soin de son système immunitaire est ainsi essentiel. Les aliments fermentés – comme les yaourts – vont apporter à la flore intestinale de bonnes bactéries : les fameux probiotiques ! »

D’autres aliments riches en diverses vitamines sont en outre très recommandés : l’ail, les agrumes (citron surtout), le chou, le poivron rouge, le thé vert,  le thym, notamment ; au sein d’une alimentation plus équilibrée qu’abondante – « laissez toujours une part de vide dans votre estomac », conseillez le Prophète (PBL) : pas d’excès ! – et nous voilà en pleine forme ! Soyez optimistes, ne vous laissez prendre par la panique ambiante, fuyez le stress, dormez bien, marchez au moins une heure par jour : bref, un esprit sain dans un corps sain…

On pourrait enfin conseiller à l’État de lancer avec les PTF, systématiquement chaque année et ponctuellement en cas d’épidémie, une campagne de prévention auprès des personnes à haut risque, combinant apport nutritionnel ciblé, pour les plus pauvres, et cure de dix jours, pour toutes, d’un mélange d’huiles essentielles particulièrement efficaces pour renforcer les défenses immunitaires :  citron, eucalyptus radié et ravintsara.

Ces trois plantes, notons-le en passant, sont cultivables en Mauritanie. Puisque nous sommes obligés de vivre perpétuellement avec les virus, pourquoi ne pas développer des plans sur le long terme qui nous permettent de renforcer  nos défenses naturelles ? Le Corona est une excellente occasion de lancer un programme national de  plantations de ces espèces si précieuses, non seulement à notre santé mais aussi  au développement d’activités agricoles et pharmaceutiques génératrices de revenus…

Ian Mansour de Grange