Nouakchott: Le CORONAVIRUS vide les bureaux et rend fluide la circulation

20 March, 2020 - 10:38

Depuis le début de la semaine qui s’achève, la circulation dans les grandes avenues de Nouakchott est devenue fluide. Presque plus d’embouteillages habituels de début et de fin de semaine de travail  au cœur de Nouakchott. Après la fermeture des écoles et universités et centres de formation technique et professionnelle, c’est autour des administrations de se vider de leurs employés qui profitent de la situation pour déserter leurs bureaux; ils prétextent le Coronavirus. On dirait que les Nouakchottois s’auto-confinent. A ce rythme, les différents départements ministériels et autres établissements publics seront bientôt vides Seuls les marchés sont relativement fréquentés et le transport public urbain et interurbain, assuré en tout cas, jusqu’à hier jeudi. Les citoyens s’y rendent le plus normalement du monde, ignorant les messages  de précaution  émis pars les autorités sanitaires et administratives. Jeudi soir, beaucoup ont été surpris d’apprendre, une fois dehors que le gouvernement a décidé d’un couvre-feu, de 20h à 06h du matin. 

Si les mesures prises par le gouvernement sont salutaires pour prévenir le coronavirus, elles risquent fort de peser sur le quotidien des populations dont la grande majorité vit au jour le jour, obligées de sortir pour gagner leur pain quotidien. C’est dire que le secteur informel qui fournit des milliers d’emplois dans la restauration et autres commerces dans les rues,  risque d’accuser un sérieux coup. En effet, depuis quelques années, on note une poussée de ces  services dans tous les quartiers de  Nouakchott. Les mauritaniens ont pris l’habitude de prendre  petits déjeuners, déjeuners, des  grillades de viande, de poissons, des boissons dans ce commerce de proximité…Et si  leur quarantaine se prolonge, tous ces services risquent, hélas de disparaître, envoyant ainsi au chômage de milliers de pères, de mères de familles et de jeunes.  Alors que va faire le gouvernement pour parer à toutes les éventualités, pour soutenir les secteurs qui seront les plus affectés? Le patronat tiendrait-il son engagement, de ne rien  laisser manquer dans l’approvisionnement des marchés?

Pour le moment, seul le ministère de la santé est mis à l’épreuve, en tout côté médical. C’est le seul qu’on entend et qu’on voit sur le terrain.